Il était une fois, aux temps troubles et terribles de l’occupation nazie, un petit garçon, Salomon Jassy, né à Strasbourg en 1936, de parents polonais. Quand la Guerre survient, puis l’Armistice, pendant que ses parents se terrent, l’enfant est confié, ainsi que sa sœur Tamar, à différents réseaux, comme le circuit Garel dont fait partie celle qui s’occupera particulièrement de lui, Simone Coqué. Salomon, qui ne reverra jamais son père, sera rendu à sa mère, Eidela Jassy, en 1944. La famille fera son alyah en 1949.
50 ans après, Salomon décide de retrouver sa bienfaitrice. Nous sommes en 1993. « Pour lui, elle fut comme une autre mère, une mère qui rassure, console, cajole. Aime, tout simplement » .
Dès lors commence un véritable jeu de piste. De Tel-Aviv où il vit à présent avec son épouse Ayala, Salomon envoie une carte à Simone. Destination : Rodez dans l’Aveyron. Elle lui revient avec la mention : « Inconnue à cette adresse ». Salomon ne baisse pas les bras. Il demande à l’association Alumin de l’aider. En 2000, il met à contribution le maire de Rodez, Marc Censi. C’est le chauffeur du maire, Maurice Pierre, qui se prend au jeu, qui finira, en utilisant à bon escient les médias locaux et plusieurs personnalités à retrouver Simone. C’est en 2003 que l’énigme trouve sa solution : Simone Coqué, 89 ans, désormais Simone Stolze, bien que revêtue à l’époque d’une coiffe, n’était en rien une religieuse. Elle est veuve, elle a 7 enfants et 6 petits-enfants et vit à Thionville. C’est là que Salomon va enfin la revoir.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Lucien Souny. Février 2009. 160 pages. 15 euros