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Publié le 3 Mars 2015

Linda Fali, Présidente de "Ni putes ni soumises" invitée du CRIF

Madame Fali a dénoncé la forte baisse des subventions de l'Etat, tandis que les associations hostiles se débrouillent pour recevoir de l'argent.

Par Jean Corcos, Président délégué de la Commission
La Commission pour les Relations avec les Musumans du CRIF a reçu le 18 février Madame Linda Fali, nouvelle Présidente de l'association "Ni putes ni soumises" (NPNS). A cette réunion participaient également plusieurs membres de la Commission d'Etudes Politiques.
Madame Fali a d'abord présenté un historique de son association, fondé en 2003 après plusieurs drames vécus par des jeunes femmes vivant dans des quartiers populaires. Dès 2004, NPNS a lancé un tour de France républicain, pour promouvoir les trois valeurs qui sont devenues son slogan : "Laïcité, Egalité, Mixité". Dès 2005 était publié le "Guide du respect", qui identifiait le décalage entre les demandes des Femmes issues de l'immigration et la réalité vécue. Plusieurs appels et campagnes ont suivi, parmi lesquels :
- en 2008, l'appel "Ni tabassé ni expulsée" à propos des violences subies ; la campagne "Aider les mères, c'est aider les filles";
- en 2010, le soutien à la loi sur l'interdiction de la Burqa ;
- en 2011, "Etats Généraux de la laïcité et pour le vivre ensemble".
Après avoir commencé à s'impliquer à l'International, l'association veut maintenant ce concentrer sur des problématiques françaises.
Plusieurs questions ont été posées lors du débat, dont les suivantes :
- Sur le point de savoir si on constate une progression ou une régression pour les Femmes d'origine immigrée vivant dans ces quartiers, la réponse est nuancée : le nombre de celle qui ont envie de s'émanciper a augmenté, mais celles-là quittent ces quartiers tandis que celles qui restent sont plus soumises.
- Sur le fameux "apartheid territorial" dénoncé récemment par le Premier Ministre, notre invitée a rappelé que le taux de chômage est deux fois et demi plus élevé dans ces quartiers qu'à Paris. Pour elle, il vaudrait mieux parler "d'apartheid architectural", tant la conception des grands ensembles de banlieue a favorisé l'exclusion et la ghettoïsation.
- A propos du recul des associations laïques et républicaines et du progrès du communautarisme intégriste, Madame Fali a dénoncé la forte baisse des subventions de l'Etat, tandis que les associations hostiles se débrouillent pour recevoir de l'argent. Elle a aussi pointé du doigt le manque de mixité dans les centres aérés, centres de quartiers, etc. qui fait que les jeunes restent regroupés par origine ethnique et ne se connaissent pas. Ceci favorise le "repli identitaire". Les Mairies pourraient avoir une politique beaucoup plus volontariste pour promouvoir les rencontres de populations d'origine ou de religion diverses.
Enfin, et pour ce qui concerne l'antisémitisme, Madame Fali a identifié deux sources : d'une part, la parole publique a perdu de sa crédibilité, or c'est elle qui doit défendre en premier les valeurs républicaines ; d'autre part, la propagande de Soral et Dieudonné fait beaucoup de ravages. Elle s'est également indignée du fait que certaines chaines télé d'informations en continue, invitent volontiers des associations ou des personnalités à l'opposé des valeurs portées par son association.