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Le 16 juillet 1942, Rachel Muller, juive polonaise installée depuis 1930 à Paris avec son mari Manek, était raflée en même temps que ses quatre enfants. Manek, lui, s’était caché dans le cagibi d’une concierge, croyant que seuls les hommes couraient un risque. Des jours durant, il tentait de trouver des contacts pour sauver les siens, et finit par soudoyer un personnage influent. Mais il était trop tard : le 7 août 1942, Rachel était déportée à Auschwitz, quelques heures avant qu’une liste de personnes libérables sur laquelle elle figurait ne soit parvenue au commandant du camp de Pithiviers. Elle n’en reviendra pas. Ses enfants auront plus de chance : placés dans des institutions catholiques, Henri, Jean, Annette et Michel, alors âgé de 7 ans, garderont longtemps l’espoir de retrouver leur mère.
L’inauguration d’une plaque sur la façade de l’immeuble où la famille Muller louait un petit trois-pièces suscite beaucoup d’émotion chez Michel Muller : « Je trouve ça extraordinaire. Pas parce que c’était ma mère, mais parce qu’on rend hommage à une femme qui n’était pas résistante, et même pas française. C’était seulement une victime, et dans un sens, c’est un symbole de l’absurdité de cette guerre. »
Par Thomas Rabino