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Crif : Ariel Eichbaum, vous êtes président de l'AMIA et Daniel Pomerantz, directeur exécutif de l'AMIA. Pouvez-vous présenter votre association?
AMIA : L'AMIA (Association mutuelle juive d’Argentine) est la plus grande représentation de la communauté juive en Argentine. L'association est centrale dans la vie de la communauté juive argentine.
L'AMIA promeut le bien-être et le développement individuel, familial et institutionnel de la vie juive en Argentine, afin d'assurer la continuité, de maintenir les valeurs de notre peuple et de renforcer le sens de la communauté. En effet, notre association joue un rôle social en soutenant par exemple beaucoup de juifs en situation de détresse. En Argentine, nous sommes en pleine crise économique. La population juive, principalement de la classe moyenne, est touchée. L'AMIA tente de faire face au nouvel environnement et d'aider la communauté juive de toutes les manières possibles. Nous assistons les Juifs dans le besoin, en particulier les enfants, les écoles juives, etc.
Mais nous sommes également à l'initiative de nombreux programmes ouverts à l'ensemble de la société argentine. C’est notre force.
Crif : Quelle est la situation actuelle de la communauté juive en Argentine? Quels sont vos défis pour protéger la communauté juive?
AMIA : Il y a environ 250 000 Juifs en Argentine. Le Centre juif de l’AMIA se trouve à Buenos Aires, où 80% de la communauté juive vit (en ville et en banlieue).
Notre plus grand défi est de préserver le sens de la communauté. Nous voulons que la communauté juive soit unie et forte en Argentine. De nos jours, les opinions divergent sur ce que signifie être juif. Néanmoins, les juifs d'Argentine sont très sionistes. Nous avons de bons liens avec Israël. Et il est important pour nous de maintenir de bonnes relations entre l’Argentine et Israël.
L’une des missions prioritaires de l’AMIA est la préservation des cimetières juifs. Il est vraiment important pour nous de veiller à ce qu’ils soient protégés et préservés.
Nous sommes également profondément préoccupés par le procès de l’attentat à la bombe de l’AMIA, qui s’est déroulé il y a 25 ans. Notre principale préoccupation est la relation entre l’Argentine, l’Iran et le Hezbollah.
Mais notre travail consiste à faire en sorte que ce qui s’est passé au centre juif de l'AMIA ne se reproduise plus. Nous investissons donc une grande partie de notre budget dans la sécurité. Le centre juif de l'AMIA est protégé 24h/24, tous les jours. Écoles, synagogues, cimetières, bâtiments juifs : l'AMIA assure la sécurité de tous.
Crif : Vous êtes actuellement à Paris pour présenter avec l’Ambassade d’Argentine une exposition commémorant les 25 ans de l'attaque terroriste à l'AMIA. Que pouvez-vous nous en dire?
AMIA : Cette exposition est en mémoire et en l'honneur des très nombreuses victimes de l’attaque terroriste du Centre juif de l'AMIA, il y a maintenant 25 ans. L'exposition montre de nombreuses personnes et de nombreuses histoires différentes, qui se sont rencontrées à cause du bombardement.
Mais cette exposition est aussi un moyen pour nous de maintenir cet événement tragique dans l'agenda public. Vingt cinq ans plus tard, nous attendons toujours justice ! Personne n'est en prison et aucune condamnation n'est en vue.
Notre objectif est de parler de l'attentat, de préserver la mémoire des victimes et de partager ce qui est arrivé à un public nouveau afin de susciter l'intérêt.
Propos recueillis par Johana M.
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