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«El Commandante» Mélenchon, grand ami d’Hugo Chavez et de Maduro
Discours de Macron du 17 avril 2017, durant la campagne électorale, avec Mélenchon au pouvoir : «Pour certains ce sera Cuba sans le soleil ou le Venezuela sans le pétrole.»
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C’est un tweet publié par Jean-Luc Mélenchon, le 4 avril 2018. Mélenchon écrit :
Un tweet inacceptable de la part d'un député. Faut-il rappeler ici que l'opposition au Venezuela n'est pas extrémiste. Dernièrement, l'opposition vénézuélienne a exclu de participer au scrutin présidentiel du 22 avril en dénonçant un «simulacre d'élection», laissant la voie libre à une réélection du chef de l'État socialiste Nicolas Maduro, à la tête d'un pays au bord de l'implosion. «Ne comptez pas sur l'Unité démocratique ni sur le peuple pour valider ce qui, jusqu'à présent, n'est qu'un simulacre frauduleux et illégitime d'élection présidentielle», a annoncé dans un communiqué la MUD, la principale coalition opposition.
Nicolas Maduro, élu en 2013, fait face à un taux d'impopularité de 75%, en raison notamment de l'effondrement économique du Venezuela, un pays pétrolier frappé par de graves pénuries de médicaments et d'aliments, ce que Jean-Luc Mélenchon ne veut pas voir. Mais en avançant la date de l'élection présidentielle, qui s'était tenue jusqu'ici en fin d'année, le chef de l'État a réussi à déstabiliser l'opposition, déjà affaiblie et divisée.
Le tweet de Mélenchon fait dire à Manuel Valls, dans un autre tweet, le même jour :
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Mais alors ? Comment peut-on expliquer cet acharnement à défendre des dictateurs ? C’est son eldorado. Le Venezuela est un pays où Jean-Luc Mélenchon est reçu avec les honneurs et cité en modèle. Le nouvel observateur (6 mars 2013) raconte que pour Mélenchon c’est une terre où l’ex-candidat à la présidentielle retrouve ses sensations : meetings monstres, drapeaux rouges et slogans révolutionnaires. En 2013, donc, parti assister au forum de la gauche latino-américaine au Venezuela, le coprésident du Parti de Gauche s’est retrouvé, perché sur un bus, «le visage en larmes», sidéré par la ferveur d’une foule en liesse au passage d’Hugo Chavez en campagne pour sa réélection.
https://www.nouvelobs.com/
Un concept devenu, le temps d’une campagne présidentielle, un objectif politique et que Mélenchon a puisé entre l’Amazonie et les Andes. Tout comme il s’était inspiré d’un slogan cher aux Argentins pour le titre de son livre coup de poing : «Qu’ils s’en aillent tous !»
Nationalisations, redistribution massive des richesses aux plus pauvres, assemblées constituantes, résistance à l’impérialisme américain : pour Mélenchon, ces expériences sont «une source d’inspiration». Mais pas «un modèle». Il approuve la pratique du pouvoir par Chavez, mais il condamne son encombrant soutien à l’Iran d’Ahmadinejad ou à Bachar al-Assad, selon l’Obs. L’Obs qui raconte qu’en mars 2013, vêtu d’un long manteau noir en cuir, il arrive à pied au siège de son parti, l’Usine, au cœur d’un quartier populaire des Lilas. Sur le fronton du bâtiment, ses équipes ont entouré le drapeau vénézuélien d’un brassard noir. «C’est un jour de deuil pour nous et pour un certain nombre de peuples et de militants», débute Jean-Luc Mélenchon avant de tempêter contre «les discours haineux et vulgaires» d’une partie des commentateurs. Mélenchon pleure son héros et fait de son deuil un geste politique, ajoute Le nouvel observateur.
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Jean-Luc Mélenchon s'étonne qu'on qualifie Maduro de tyran et de dictateur
Invité de BFMTV ce mardi 5 septembre 2017, l'ancien candidat à la présidentielle, est une nouvelle fois interrogé sur la situation au Venezuela. Si Emmanuel Macron a qualifié le régime vénézuélien de "dictature", le leader de La France insoumise refuse toujours de s'en prendre à Nicolas Maduro. L'ancien candidat à la présidentielle critique au contraire l'opposition vénézuélienne, divisée selon lui entre «une branche modérée, tout à fait relativement, puisqu'ils admirent Pinochet, et une branche fasciste, violente». «Moi je ne prendrais pas modèle sur l'opposition au Venezuela. Je condamne l'opposition au Venezuela », assène-t-il sur BFM. Il faut dire que chez Mélenchon et chez certains responsables de la France insoumise, on ne critique pas Maduro.
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Quelques exemples qui ont été signalés et relevés par Europe 1.
Tout en se disant «inquiet», Alexis Corbière, député La France insoumise (LFI) et porte-parole de Jean-Luc Mélenchon dénonce la «désinformation totale» de certains médias sur la situation vénézuélienne :
Même son de cloche chez Éric Coquerel, député LFI interrogé sur CNews :
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Mélenchon : Cuba « n’est pas une dictature, pour moi clairement non »
Comme nous venons de le voir ici, Jean-Luc Mélenchon défend Chavez et Maduro. L’autre grand référent idéologique de Mélenchon c’est Fidel Castro. Le 23 juin 2010, dans Le Grand Soir, journal militant d’information alternative, Jean-Luc Mélenchon déclare :
Etonnante tirade de Mélenchon, qui défend là encore un régime totalitaire. Il est bien le seul, d’ailleurs. Mais, il va plus loin ici, puisqu’il parle de «prétendu prisonnier» politique à Cuba.
Une incroyable mauvaise foi. Citons Amnesty international :
https://www.amnesty.org/fr/
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En janvier 2011, Mélenchon déclare sur France Inter : «Dans le contexte de l’Amérique du Sud, je ne suis pas d’accord pour qualifier Cuba de dictature et je salue la contribution de Cuba socialiste à la lutte des peuples».
Voilà qui est clair mais qui en dit long sur « el commandante » Mélenchon.
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Mélenchon et le « régime théocratique du Tibet » ?
Mélenchon adore la Chine, c’est convenu. Il n’aime pas le Tibet. Et, il n’a pas un mot pour parler de l’occupation du Tibet. Lorsqu’il parle du Dalaï Lama, le voici qui se lâche, férocement.
Les obsessions de Mélenchon transparaissent si brutalement alors…
En avril 2008, sur son blog, Mélenchon se prononce contre «le boycott des jeux olympiques de Pékin et la propagande antichinoise», jugeant dans cette attitude une «morgue ressemblant à du racisme» et «l’écho du mépris des colons qui ont imposé en leur temps les armes à la main l’obligation pour les Chinois de faire le commerce de l’opium.» Et pour lui, les «évènements du Tibet sont un prétexte. Un prétexte entièrement construit à l’usage d’un public conditionné par la répétition d’images qui visent à créer de l’évidence davantage que de la réflexion.»
«El commandante» se lance alors dans une violente diatribe contre le Tibet :
https://www.humanite.fr/node/
Par contre, lorsqu’il s’agit de critiquer, d’assommer, de vilipender Israël, les Etats-Unis et/ou d’autres pays, Mélenchon tire et s’égosille, avec violence et hargne. Lorsqu’il s’agit de parler et de défendre le Venezuela, la Chine ou Cuba, le voilà si gentil, si doux, si attentif. «El commandante» Mélenchon, dont l’indignation sélective est si sélective qu’elle frise le ridicule.
Marc Knobel