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Publié le 24 Octobre 2019

Crif - La commission médias a reçu Rudy Reichstadt, fondateur et directeur du site de référence ConspiracyWatch

La semaine dernière, la commission médias du Crif, présidée par Gérard Unger, a reçu Rudy Reichstadt, à l’occasion de la parution de son livre "L’Opium des imbéciles", aux éditions Grasset. Rudy Reichstadt est le fondateur et directeur du site de référence ConspiracyWatch.info, consacré à l’analyse critique du conspirationnisme et des théories du complot.

Rudy Reichstadt a tout d’abord expliqué que le titre de son livre, L’Opium des imbéciles, s’explique notamment par la volonté de réinscrire le phénomène complotiste dans le champ des croyances.  

Selon l'auteur, les théories du complot sont employées comme des outils idéologiques, au service d’agendas politiques. 

Rudy Reichstadt souligne que les complotistes sont sélectifs dans le choix de leurs cibles. Ils adhéreront plus facilement à une théorie conspirationniste qu'à une autre selon leurs croyances préexistantes.

L’auteur s’inquiète de voir que la presse est parfois dans un rapport de concurrence avec les complotistes, plutôt que d’opposition. Il existe même des cas d’incursions complotistes dans la presse professionnelle la plus insoupçonnable de verser dans le conspirationnisme.

Dans son livre, Rudy Reichstadt parle peu de l’antisémitisme. Selon lui, le conspirationnisme occupe une place centrale dans l’antisémitisme moderne.

Le conspirationnisme est un carburant pour la haine des Juifs. Les juifs sont accusés d’être des comploteurs nés. Les Juifs sont notamment accusés de contrôler les médias, l’économie et la politique.

À la question : Mais pourquoi les juifs ont une place aussi importante dans l’imaginaire complotiste ? Rudy Reichstadt esquisse plusieurs pistes.

  • Les juifs vivent en diaspora depuis des centaines d’années. Cette réalité objective favorise l’idée "qu’ils sont partout" donne prise à l’idée de complot mondial.
  • Il existe une identité juive ambiguë. Ce n’est pas qu’une religion, ce n’est pas qu’un peuple. La judéité est une identité équivoque, difficilement assignable.
  • Enfin, le juif, contrairement aux idées reçues, n’est pas reconnaissable. Contrairement à ce qu’en pensaient les racialistes, il n’y a pas réellement de signes physiques spécifiques qui seraient communs à tous les Juifs. C’est ce qui faisait dire à l’antisémite Edouard Drumont que « le Juif dangereux, c’est le juif vague », c’est-à-dire celui qu’on ne peut pas reconnaître.

Ces éléments sont de nature à susciter peur et inquiétude.

Quelle réaction adopter face à une théorie du complot ?

« Une théorie du complot, il faut la pousser dans ses retranchements, la pousser jusqu’au bout de ses implications logiques afin d’en montrer l’absurdité. » 

Prenons l'exemple du négationnisme. Aujourd’hui en France, "seuls" entre 2% et 3% des personnes adhèrent aux idées négationnistes. C’est l'un des pays où le taux est le plus bas au monde, notamment parce qu’il existe une corrélation entre connaissance de l’événement et remise en cause de sa réalité. On connaît le rôle important de l’éducation dans ce domaine.

Rudy Reichstadt insiste d'ailleurs sur la nécessité de déconstruire les théories du complot, notamment par l'éducation, et le développement de l'esprit critique dès l'enfance.

 

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L’Opium des Imbéciles, Grasset

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