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Publié le 23 Décembre 2014

Joué-lès-Tours, Dijon : actes de fous ou terrorisme ?

Tribune de Marc Knobel, Directeur des Etudes du CRIF, publiée dans la Revue Civique le 22 décembre 2014

Joué-lès-Tours, samedi 20 décembre 2014, un homme d’une vingtaine d’années agresse des policiers avec un couteau en criant « Allah Akbar », dans un commissariat avant d’être lui-même abattu. Un automobiliste, déséquilibré, blesse «délibérément» onze passants en plusieurs endroits de la ville, dimanche 21 décembre 2014 à Dijon au cri d’«Allahou Akbar» («Dieu est le plus grand» en arabe). La scène dure près d’une demi-heure. Neuf personnes sont légèrement blessées et deux autres sérieusement, mais leur pronostic vital ne semble pas engagé, selon une source policière. Selon les témoignages recueillis par la police, l’homme, vêtu d’une djellaba, «a crié « Allahou Akbar » et a dit avoir agi «pour les enfants de Palestine». 

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Publié le 22 Décembre 2014

Darfour, juste un mot, ils tuent et ils violent

Par le Dr Richard Rossin, publié dans Libération le 18 décembre 2014

L’ONU ne compte plus les morts au Darfour. Pourtant, rien n’a cessé.

Au Darfour, dans le silence médiatique et le murmure diplomatique, les massacres continuent. La situation est tellement intolérable que l’ONU ne totalise plus les morts, le compteur a été bloqué en 2008. Pourtant, rien n’a cessé. Parfois, un entrefilet signale une attaque, un bombardement, des morts, des viols. Mais on répète sempiternellement depuis 2008 : 300 000 morts et plus de 2 millions de réfugiés et déplacés. Le 17 novembre, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, exhorte le Soudan à ne pas bloquer les Casques bleus qui enquêtent sur des accusations de viols collectifs impliquant l’armée au Darfour. Que s’est-il passé ?

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Publié le 22 Décembre 2014

Politiques, journalistes et intellectuels se mobilisent en faveur de Kamel Daoud, condamné à mort par un islamiste algérien

Par Mohamed Sifaoui, Journaliste, écrivain et réalisateur, publié dans le Huffington Post le 19 décembre 2014

Hommes et femmes politiques, journalistes et intellectuels se mobilisent en faveur de Kamel Daoud, condamné à mort par un islamiste algérien.

Le journaliste, écrivain algérien Kamel Daoud, auteur reconnu qui vient de recevoir plusieurs prix pour son dernier roman, sélectionné également pour le prix Goncourt, fait l'objet d'un odieux appel au meurtre lancé par un obscur fanatique algérien, présenté comme un leader salafiste local. Cet extrémiste qui répond au nom d’Abdelfetah Hamadache est très actif sur le net et les réseaux sociaux et agit en obscurantiste maniant les fatwas lugubres et pensant avoir un droit de vie et de mort sur les personnes et singulièrement sur les journalistes et les intellectuels.

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Publié le 22 Décembre 2014

Les Arabes ne sont pas forcément antisémites

Par Faïdoli Hakim Professeur de Lettres et d'anglais à Nérac, Lot-et-Garonne, publié dans Libération le 18 décembre 2014

Contrairement à ce qu'affirme le polémiste Eric Zemmour, les actes antisémites ne doivent pas cacher une autre réalité : celle où Français de confession juive et musulmane se côtoient au quotidien sans le moindre problème.

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Publié le 19 Décembre 2014

Chronique d'une barbarie "ordinaire"

Par Marc Knobel, Directeur des Etudes du CRIF, publié dans le Huffington Post le 19 décembre 2014

Le lundi 15 décembre 2014, un homme, Man Haron Monis, retient en otage au moins une douzaine de personnes. Il avait été condamné par la justice australienne en 2013 pour avoir adressé des lettres insultantes à des familles de soldats australiens décédés au combat, ainsi que pour avoir commandité le meurtre de son ex-femme. Par ailleurs, il avait été poursuivi pour des dizaines d'agressions sexuelles soupçonnées, en relation avec son rôle de pseudo guérisseur spirituel pratiquant... la magie noire. Durant la terrible prise d'otages, l'homme aurait forcé plusieurs otages à brandir un drapeau par les fenêtres du café, sur lequel il était écrit : "Il n'y a de Dieu qu'Allah et Mohammed est son prophète". Finalement, après seize heures de prise d'otages, la police australienne donne l'assaut du café de la place Martin : 3 morts, dont le preneur d'otages, et plusieurs blessés.

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Publié le 18 Décembre 2014

Asia Bibi, Chrétiens persécutés : à Noël, ne les oublions pas

Par l’Abbé Pierre-Hervé Grosjean, Curé de Saint Cyr l'Ecole et Secrétaire Général de la Commission «Ethique et Politique» du Diocèse de Versailles, publié dans le Figaro le 17 décembre 2014

On ne peut que se réjouir de l'initiative du Maire de Paris, Anne Hidalgo: aujourd'hui est apposée sur la façade de l'hôtel de ville un portrait d'Asia Bibi, cette jeune chrétienne pakistanaise, toujours condamnée à mort pour un supposé blasphème. Il est en effet essentiel qu'à quelques jours de Noël, nul n'oublie ceux qui le passeront dans les larmes.

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Publié le 17 Décembre 2014

La barbarie des talibans

Par François Sergent, publié dans Libération le 16 décembre 2014

«Mais les enfants, les enfants ? Comment justifier leur souffrance ? C’est un problème que je n’arrive pas à résoudre.» Personne n’a jamais pu répondre à cette question de Dostoïevski ; aucune idéologie, aucune religion ne peut expliquer, ne peut justifier cette absolue barbarie de dizaines d’écoliers tués, certains d’une balle dans la tête. Les talibans sont des récidivistes. 

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Publié le 17 Décembre 2014

Le Tribunal de l’Union européenne joue avec le feu

Par Marc Knobel, Directeur des Etudes du CRIF

La justice européenne a annulé mercredi 17 décembre 2014, pour vice de procédure, les décisions du Conseil européen maintenant le Hamas sur la liste des organisations terroristes de l'UE. Le Tribunal de l'Union européenne a néanmoins maintenu temporairement les mesures à l'encontre du mouvement palestinien, dont le gel de ses fonds, pour une période de trois mois ou le temps que les possibilités d'appel soient épuisées. Dans un communiqué, le tribunal explique son jugement par le fait que les décisions du Conseil étaient fondées « non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d'autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d'Internet ». Rappelons ici que le tribunal avait été saisi par… le Hamas. La justice européenne précise que cette annulation « n'implique aucune appréciation de fond sur la question de la qualification du mouvement Hamas de groupe terroriste ». Le Conseil a trois mois pour prendre une nouvelle décision de gel des fonds, ou deux mois pour se pourvoir en appel auprès de la Cour de justice de l'UE contre cette décision, ajoute le Tribunal dans un communiqué. Cette décision problématique pose cependant problème. Les juges de l’Union européenne ignorent-ils quel est l'ADN du Hamas? Quelles sont les lignes phares de ce mouvement? Que veulent-ils vraiment? Et quel modèle veulent-ils imposer à la société palestinienne? Ce sont là quelques questions que les juges auraient pu se poser. 

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Publié le 16 Décembre 2014

L'antisémitisme: une opinion comme les autres?

Par Michel Goldberg, Biochimiste, Enseignant-Chercheur à l'Université de La Rochelle, publié dans le Huffington Post le 16 décembre 2014

Dans certains milieux culturels, l'antisémitisme et son avatar négationniste sont devenus des opinions comme les autres, et qui méritent de pouvoir s'exprimer en toute liberté dans l'espace public. Cette digue de protection ayant sauté, on peut craindre que les suivantes ne sautent également, contre les Roms, les Musulmans, les Noirs, les intellectuels, les homosexuels, etc.

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Publié le 15 Décembre 2014

Parlons de l'antisémitisme sans cécité

Par Dominique Reynié, Directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), publié dans le Monde le 15 décembre 2014

Dominique Reynié, Directeur de Fondapol, répond à la politologue Nonna Mayer, qui a critiqué son étude sur la montée d'un " nouvel antisémitisme " dans la France contemporaine.

La double enquête que vient de réaliser la Fondation pour l'innovation politique met en lumière quatre foyers d'opinions antisémites, par ordre de propension décroissante  : chez les sympathisants du Front national et les électeurs de Marine Le Pen  ; chez les Musulmans  ; chez les sympathisants du Front de gauche et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon  ; et chez les utilisateurs des réseaux sociaux, des forums de discussion et des sites de partage de vidéos, foyer qui recoupe en partie les trois précédents.

Articles les plus lus cette semaine

Fil d’actualité

Clément Yana, ancien président du CRIF Marseille Provence : « Ne pas dialoguer avec les musulmans, c’est s’inscrire dans l’idée que tous les musulmans sont anti-juifs, donc tous infréquentables. C’est une idée que je refuse absolument. »

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06 Juillet 2004
Question : Clément Yana votre mandat en tant que Président du CRIF Marseille Provence vient d’arriver à son terme le dimanche 4 juillet 2004. Comment qualifieriez-vous votre mandat et que gardez-vous du travail qui a été le vôtre ?
Réponse :
L’histoire de la création du CRIF, dans la tourmente nazie, nous oblige lorsque nous devons parler d’une responsabilité en son sein, de faire preuve de beaucoup de modestie. J’ai eu une immense fierté et un grand honneur à « animer » le CRIF Marseille Provence. La région qui fait partie de ma délégation est une grande région très complexe, elle nous fait intervenir à plusieurs nivaux. Il faut relayer les orientations nationales en prenant en compte le particularisme local. Il convient de représenter une institution considérée comme essentielle auprès de la classe politique, les médias, les acteurs économiques, sociaux et culturels. Enfin, il faut animer une vie communautaire riche, diverse et plurielle.

J’ai essayé pendant ces six ans, de concilier tout cela, en faisant preuve de sang-froid, de clarté et d’efficacité. Tout n’a pas été parfait, mais le niveau d’écoute du CRIF Marseille Provence est tel aujourd’hui, que nous pouvons nous réjouir du travail, qui a été un grand travail d’équipe.


Question : Votre mandat a été marqué par la permanence du dialogue avec les musulmans. Pourriez-vous nous expliquer qu’elles furent vos motivations et comment vous estimer ce dialogue ?
Réponse :
Mon mandat a été ponctué par la situation israélo-palestinienne et par l’émergence en France d’une violence antisémite. Dès le début en fait, j’ai été confronté à l’incendie d’une école juive dans un quartier populaire de Marseille. Je n’ai pas cessé d ‘affirmer que tout acte de violence contre une personne ou un bâtiment, devait être considéré comme un acte d’antisémite à partir du moment où cet acte touche un juif parce-qu’il était juif. Ceci étant, je me suis gardé de globaliser, il faut faire attention aux mots employés. J’ai notamment condamné la terminologie qui avait été utilisée par certains qui ont qualifié ces actes en comparant ces actes avec la « nuit de cristal », sous le nazisme.

Il fallait également créer les conditions de dialogue avec tous ceux qui, quelles que soient leurs opinions (en particulier vis-à-vis du conflit israélo-arabe) affirmaient publiquement leur rejet de la violence, tout en étant intransigeant sur la sécurité que doit assurer l’Institution Républicaine (Police, Magistrature !). Ces conditions m’ont permis de dialoguer avec toute la Classe Politique (j’ai refusé tout contact avec l’extrême droite) et d’avoir accès aux médias, (j’ai réussi par exemple, à faire revenir sur ses positions, le Journal Communiste « La Marseillaise », au moment du boycott des produits israéliens, qui a fait paraître une pleine page d’excuses), et de côtoyer toutes les confessions.


Question : Quels sont vos interlocuteurs privilégiés chez les musulmans et qu’avez-vous apprécié chez eux ?
Réponse :
Les musulmans de notre Région, même les plus extrêmes m’ont reçu et accepté mes positions. Je le répète, le préalable, était qu’ils affirment haut et fort, leur refus de la violence. « Les musulmans » de Marseille sont en fait une nébuleuse associative avec quelques hauts dignitaires, mais surtout énormément de travailleurs sociaux qui sont en prise directe avec un terrain social souvent défavorisé. Les rencontres ont été nombreuses et à chaque fois, nous sommes arrivés à avoir leur présence à nos côtés, notamment lors du Dîner du CRIF). Et nous avons réussi à leur faire prendre des positions politiques contre l’antisémitisme.


Question : Certains pensent qu’il ne sert à rien de dialoguer avec les musulmans. Quel est votre point de vue ?
Réponse :
Ne pas dialoguer avec les musulmans, c’est faire preuve d’irréalisme et d’inefficacité. Les musulmans à Marseille représentent 250.000 individus sur une population de 900.000 de personnes. Il est hors de question de se couper de cette frange de population, qui est par ailleurs de nationalité française. En outre, ne pas dialoguer avec les musulmans, c’est s’inscrire dans l’idée que tous les musulmans sont anti-juifs donc tous infréquentables. C’est une idée que je refuse absolument.


Question : Votre région est continuellement confrontée à la menace frontiste. Comment expliquez-vous que le FN assoit son audience dans la région ? Que faut-il selon vous faire pour le combattre ?
Réponse :
Les scores du FN m’inquiètent d’autant plus que les résultats obtenus par le FN semblent être un paradoxe dans une ville qui veut cultiver la coexistence et une certaine façon de vivre. Les scores réalisés par le FN peuvent s’expliquer de différentes manières. Il est probable que l’origine de certains habitants de Marseille (pour beaucoup, pieds noirs) puisse jouer, tout comme la forte présence d’une population d’origine maghrébine que semble craindre les électeurs du FN. Enfin, il faut noter que la situation sociale et économique est très difficile. Cela peut donc favoriser le FN. Et nous devons être inflexible et devons combattre l’extrême droite.

Ceci étant, les dernières élections régionales ont montré un léger tassement de ce vote qui est pour beaucoup protestataire.


Question : Une question plus générale si vous le voulez bien. Comment estimez-vous la situation politique en Israël ?
Réponse :
Israël et les Israéliens vivent une tragédie, qui n’est pas récente, mais qui en ces temps, atteint un paroxysme. Les véritables amis d’Israël, sont ceux qui apportent leur soutien à toutes les tentatives de ramener le calme dans cette région. Notre solidarité doit être concrète : il faut à notre niveau, expliquer la politique israélienne, rappeler les contextes historiques et renforcer nos structures d’aide et de soutien (nous avons pu faire participer une collectivité locale à un grand projet de l’Appel Unifié).

A côté du drame israélien, il y a le drame de la misère et du désespoir palestinien. Je suis favorable à la création d’un Etat Palestinien qui mettrait les Palestiniens devant leurs responsabilités, internes, internationales et qui permettrait peut-être un jour, à l’établissement de relations de coexistence entre les deux peuples.

Je ne voudrais pas terminer sans remercier tous ceux qui m’ont apporté leur soutien durant tout mon mandat, mon Comité Directeur, les Présidents d’Association, et vous ne m’en voudrez pas d’associer l’équipe du CRIF à Paris autour de Haïm Musicant, associer Henri Hajdenberg qui m’avait déjà fait confiance lors de la création de la Radio Juive de Marseille, et Roger Cukierman à qui je souhaite un deuxième mandat plus calme mais tout aussi fort que celui que j’ai vécu. Enfin, c’est dans la continuité du travail accomplis que Monsieur Alain Aragones s’est installé ce dimanche 4 juillet comme Président du CRIF Marseille Provence, après une assemblée générale de très haute qualité et je lui souhaite tous mes vœux de réussite dans cette nouvelle mission.

Propos recueillis par Marc Knobel

François Guguenheim, délégué régional du CRIF Touraine Poitou Centre : « Il faut faire en sorte que nos particularismes soient acceptés, que nos opinions soient écoutées, et que la tolérance s’installe dans les cœurs de chacun. »

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23 Juin 2004
Question : François Guguenheim, vous êtes le délégué régional du CRIF Touraine Poitou Centre. La communauté juive de Tours est une petite communauté. Est-il difficile de vivre dans une ville de province alors que l’on constitue la minorité des minorités ?

Arié Bensemhoun, Président du CRIF Midi Languedoc : « Il faut savoir occuper le terrain intelligemment… en faisant vivre le débat auprès et avec tous ceux qui y sont ouverts, dans les associations, les milieux politiques et les universitaires »

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22 Juin 2004
Question : Vous êtes le Président d’une importante délégation régionale (du CRIF), celle du Midi-Languedoc. En quoi cette délégation se distingue-t-elle selon vous ? Et comment expliquez-vous que les Juifs Toulousains notamment soient si actifs ?

Albert Roche, Président du CRIF Bordeaux-Aquitaine : « Juifs et Musulmans peuvent s’entendre, se respecter et s’estimer »

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04 Juin 2004
Question : Depuis le mois d’octobre 2003, vous êtes le tout nouveau Président du CRIF Bordeaux – Aquitaine, et vous succédez ainsi à David Berdugo. Les Juifs de Bordeaux et d’Aquitaine sont installés dans la région depuis plus de deux millénaires. Quel est leur attachement à la région ?

Pierre Lévy, Délégué régional du CRIF Est : « Ce n’est pas une minorité certes agissante qui doit mettre en péril les fondements de la République… »

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19 Mai 2004
Question : 127 tombes du cimetière juif de Herrlisheim (Haut-Rhin), ont été découvertes souillées par des inscriptions néo-nazies et antisémites le vendredi 30 avril 2004. Puis, une vingtaine de tombes du cimetière catholique de Niederhaslach (Bas-Rhin) ont été recouvertes d'inscriptions, pour l'essentiel des croix gammées, dans la nuit du samedi 1er mai au dimanche 2 mai, Enfin, le vendredi 7 mai, le monument érigé dans le cimetière de Fleury-Devant-Douaumont (Meuse) à la mémoire des combattants juifs morts pendant la bataille de Verdun a été profané avec des inscriptions néo-nazies. S’agit-il selon vous d’une véritable hémorragie ? N’y a t-il pas un terreau particulier dans l’Est de la France ? Enfin, est-ce par ailleurs une nouveauté ?

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