Tribune
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Publié le 18 Janvier 2013

Union européenne : cent millions d'€ pour les Palestiniens au bord du gouffre financier, mais où va cet argent ?

 

Par Hélène Keller-Lind

 

L'UE verse 60 millions d'€ à l'Autorité palestinienne au bord du gouffre financier. L'UNRWA recevra 40 millions d'€ pour ses activités en faveur des « réfugiés » palestiniens et leur descendance « en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, en Syrie et au Liban ». Sans les nommer Catherine Ashton appelle les pays arabes à honorer leurs promesses de dons. Mais, finalement, cet argent sera-t-il utilisé à bon escient ? Certainement pas toujours...

 

L'aumône internationale ne suffit plus pour cause de fraude fiscale, « salaires» des terroristes en prison, salaires de ministres, etc.

 

L'économiste Salam Fayyad dont on nous avait tant vanté les mérites ne parvient plus à équilibrer le budget de l'Autorité palestinienne. Qui vit quasi exclusivement de l’aumône internationale. Et, de toute évidence, bien au-dessus de ses moyens. Par ailleurs, selon une source palestinienne, nombre de Palestiniens qui devraient payer des impôts assez conséquents sont des fraudeurs patentés. Une fraude se montant à quelque 500.000 $ annuels. Et si Catherine Ashton explique que ces fonds versés par l'UE en ce début janvier, 100 millions d'€ en tout, serviront à « payer les salaires et les retraites au cours des trois premiers mois de 2013 » http://europa.eu/rapid/press-release_IP-13-18_fr.htm?locale=en , sait-elle, par exemple, que le montant des « salaires des prisonniers palestiniens » – des terroristes jugés et condamnés – est de 3 millions 6  dollars par mois http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=34371 ?

 

Parmi les autres salariés palestiniens qui ne passent pas inaperçus, il y a, entre autres, le ministre des Affaires religieuses qui consacre beaucoup d'énergie à nier tout lien entre le peuple juif et le Kotel, Jérusalem ou Israël, au mépris de toute vérité historique. Quand il n'insulte pas les Juifs. On trouvera nombre de citations éhontées de Mahmoud Al-Habbash sur le site de Palestinian Media Watch http://palwatch.org/. Or, de fait, ce sont les contribuables européens qui paient son salaire en grande partie...Ce qui vaut pour nombre d'autres « responsables » palestiniens grassement payés. Officiellement l'Autorité palestinienne dépenserait trois cents millions de dollars par mois.

 

On peut ajouter que les Palestiniens reçoivent également des sommes non négligeables dans le cadre d'aides bilatérales. Ainsi la France verse-t-elle des fonds divers sous forme de bourses d'études, d'aide aux cinéastes, de rénovation d'hôpitaux, de construction d'une usine d'eaux usées, etc. Elle vient de donner un « prêt » de deux millions d'€ pour la zone industrielle de Bethléem, aux allures d'Arlésienne, qui a déjà coûté fort cher au contribuable français et n'a pas ouvert en avril 2011 comme cela avait pourtant été annoncé partout. L'Agence française pour le Développement soutient maint projet palestinien, ce qui, sur dix ans aura eu un coût de 180 millions d'€ http://www.afd.fr/webdav/site/afd/shared/PORTAILS/PAYS/JERUSALEM_2/ADF%2010%20years.pdf  Quant au ministère des Affaires étrangères français, il paie des voyages à diverses personnalités qui vont faire connaître la culture française aux Palestiniens. Ceux-ci ont parfois pour nom Stéphane Hessel, hélas http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=21357 ...et il encourage des artistes locaux qui sont, le plus souvent, très anti-israéliens...

 

Des voyages à nos frais pour se plaindre d'Israël....

 

On se demande aussi combien coûtent les nombreux voyages de Mahmoud Abbas et de son entourage comme lorsqu'il est allé récemment rencontrer les dirigeants tunisiens – qui envisageaient  très sérieusement de criminaliser au pays du jasmin toute « normalisation » avec Israël -, mais aussi le chef de l'opposition, Bégi Caid Sedessi, président de Nida Tounès. Tant qu'à faire, autant se mettre bien avec tout le monde...Il a aussi rencontré le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, rencontre très amicale avec ce dictateur  -  qui vient d'être soigné en France après avoir été blessé par un tir dans son pays, a refusé d'intervenir au Mali aux côtés de la France avant de changer d'idée – dont l'un des titres de gloire est « qu’il est le premier chef d’État dans le monde arabe à expulser l’Ambassadeur d’Israël de plein jour » http://leveridique.info/article3405.html .

 

C'était à l'occasion du second anniversaire de la révolution tunisienne, hélas détournée par les islamistes. Il y a parlé réconciliation, mais aussi dit, selon l’agence islamique de presse,  « son inquiétude de la judaïsation de Jérusalem, outre les menaces à la mosquée Al-Aqsa, et la situation difficile vécue par les Palestiniens sous un blocus imposé par Israël. » http://iinanews.com/fr/index.php/reportages/1935-tunisie-palestine-abbas-arrive-en-tunisie-pour-prendre-part-a-la-celebration-du-deuxieme-anniversaire-de-la-revolution-tunisienne. Le tout à nos frais...

 

Les révélations du très courageux Khaled Abu Toameh : « les vérités dérangeantes sur l'Autorité palestinienne »

 

Il y a aussi, les révélations de ce journaliste arabe israélien très courageux et très professionnel, Khaled Abu Toameh – qui lui ont valu d'être censuré par Facebook, instrumentalisé par Dieu sait pertinemment qui..http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=34464 .- . Son récent article en anglais, publié par le Gatestone Institute http://www.gatestoneinstitute.org/3526/palestinian-authority-inconvenient-truths dans lequel il détaille « les vérités dérangeantes sur l'Autorité palestinienne » et un second, publié en arabe dans un journal jordanien, ont été purement et simplement enlevés de sa Page Facebook, fermée puis rouverte, sans doute devant le tollé provoqué par sa fermeture. Il dénonce régulièrement et dans un grand nombre de médias la corruption palestinienne, le clientélisme, les violations des libertés ou des droits de l'homme commises par l'Autorité palestinienne.

Ce qu'il dit de ses finances et donc de ce qui est fait de l'argent des contribuables de l'Union européenne, entre autres, est éclairant. À titre d'exemple :

 

L'Autorité palestinienne vient d'annuler toutes les factures d'électricité des usagers jusque fin décembre 2012... [ Électricité qui est achetée à Israël, mais reste impayée, d'où la décision israélienne de se payer sur les taxes perçues pour le compte de l'Autorité palestinienne ]

 

Des dizaines de milliers de fonctionnaires de l'Autorité palestinienne dans la Bande de Gaza reçoivent des salaires pour rester chez eux sans travailler. Ce qui se passe depuis que le Hamas a pris le contrôle de la Bande de Gaza en 2007. Selon le porte-parole du Fatah, Ahmed Assaf, l'Autorité palestinienne financée principalement par l'argent des contribuables américains et européens, dépense environ 120 millions de dollars par mois dans la Bande de Gaza contrôlée par le Hamas.

 

Le Fatah, parti au pouvoir de Mahmoud Abbas, a alloué plus d'un million de dollars pour les célébrations marquant le 48e anniversaire du « lancement de la révolution », une référence à la première attaque à main armée perpétrée par le Fatah contre Israël.

 

L'épouse d'un haut responsable de l'OLP a dépensé récemment 20.000 $ pour se faire soigner les dents à Tel-Aviv alors que des dentistes de renom ne manquent pas à Ramallah, Bethléem et Naplouse.

 

Des responsables palestiniens font leurs courses en Israël. Bien que l'Autorité palestinienne interdise officiellement l'achat de biens de consommation israéliens... L'un d'entre eux a été vu récemment dans un centre commercial avec sa bonne. Il était conduit par son chauffeur...

 

Khaled Abu Toameh précise qu'il ne s'agit là que de quelques exemples. Par ailleurs il évoque des violations graves comme les interpellations et arrestations « des opposants politiques, journalistes et blogueurs qui osent critiquer les dirigeants palestiniens », ce qui devrait quand même préoccuper l'Union européenne, il cite les privilèges de plus de cent responsables de l'OLP et du Fatah qui disposent de cartes spéciales israéliennes leur permettant d'enter en Israël et de voyager comme ils l'entendent. Ceci depuis les Accords d'Oslo de 1993. Etc.

 

Il note aussi que nombre de chrétiens quittent non seulement la Bande de Gaza, mais aussi des quartiers arabes de Jérusalem pour s'établir en Israël, y compris dans des quartiers juifs...[Ceci en dépit du grand spectacle de Noël à Bethléem soigneusement mis en scène par l'Autorité palestinienne pour des raisons autant financières que de propagande...]

 

Autre élément très peu connu en Occident : « en dépit des appels à un boycott économique d'Israël, plus de quarante mille Palestiniens ont reçu des permis pour travailler en Israël. De plus quinze mille autres Palestiniens continuent à travailler dans des implantations juives en dépit d'une interdiction officielle ». Il pourrait ajouter que ces Palestiniens sont mieux payés que pour un emploi équivalent chez un employeur frère.

 

Dans cet article Khaled Abu Toameh ne parle pas des fonds consacrés à l'enseignement de la haine par l'Autorité palestinienne, une vaste entreprise destructrice très structurée qui a forcément un coût...Il suffit de se rendre sur le site de Palestinian Media Watch, Observatoire des Médias palestiniens pour se rendre compte de son ampleur...

 

Des pays arabes qui se font tirer l'oreille pour y aller de leur aumône, comme promis...

 

Quant aux pays frères, les pays arabes, ils continuent à se faire tirer l'oreille pour tenir leurs promesses d'aide financière. Catherine Ashton y fait une allusion discrète en disant : « Nous sommes résolus à maintenir notre aide tout en appelant les autres donateurs à nous emboîter le pas ».

 

Or, si le Qatar met en œuvre des projets concrets dans la Bande de Gaza et y livre du fuel via l’Égypte – ce qui prouve bien qu'il n'y a guère d'embargo pour ce type de bien – il a annulé une visite prévue début janvier dans les Territoires gérés par l'Autorité palestinienne...Pour des raisons politiques, sans nul doute. Mais peut-être les Qataris en ont-ils assez de contribuer à entretenir une organisation corrompue et dépensière.

 

L'Arabie saoudite vient de promettre d'envoyer cent millions de dollars, mais aucune date n'a été fixée et les cinquante millions promis par l'Algérie n'ont toujours pas été envoyés. L'agence de presse palestinienne Maan News note que les difficultés actuelles sont dues au fait que le financement de l'Autorité palestinienne est passé d’un milliard huit de dollars à 600 millions de dollars en 2012. Ce qui serait dû au fait que les Pays du Golfe doivent faire face à des dépenses internes et ont donc réduit leurs versements. [l'excuse officielle].

 

Bien évidemment Israël est accusé également d'être responsable de ces déficits, ainsi que les États-Unis qui retiennent deux cents millions de dollars, soit la moitié de l'aide qu'ils versent chaque année. Le Congrès manifestant ainsi son désaccord avec la demande de statut d’État observateur présentée par Mahmoud Abbas aux Nations unies. http://maannews.net/ENG/ViewDetails.aspx?ID=556729 Pourtant il revient à l'Autorité palestinienne de mieux gérer son budget, aussi réduit soit-il. Et ces chiffres ne tiennent pas compte des aides apportées concrètement avec la réalisation de projets divers. En fait l'Autorité palestinienne ne doit même pas savoir ce qu'elle coûte réellement à ses donateurs...

 

Alors que de plus en plus de contribuables européens sont invités à « se serrer la ceinture » la manne européenne continue à être distribuée à une Autorité palestinienne corrompue qui dilapide ces fonds sans se soucier du bien-être de la population palestinienne...