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Il n’y a pas de degré dans la barbarie. Ni différence entre égorger des hommes aux frontières de l’Irak et de la Syrie et tuer au couteau à la gare de Tel-Aviv ou à la hache dans une synagogue de Jérusalem. C’est la même et répugnante sauvagerie. Pourquoi l’émotion mondiale serait-elle différente ? Pourquoi les condamnations et l’indignation qui frappent les jihadistes du califat ne pleuvraient-elles pas aussi sur les jihadistes du Hamas, qui revendiquent fièrement les mêmes atrocités au nom des mêmes buts (lire notre rubrique Monde, page 36) ?
La vie des otages est sans prix, dans les camps de Daesh ; sans prix celle des Chrétiens que l’on massacre là-bas, mais aussi celle du soldat israélien de 20 ans, de la jeune femme de 25 ans en Judée-Samarie ou des six fidèles de la synagogue. Comment la pseudo-communauté internationale n’accorde-t-elle pas le même traitement à tous les terroristes quel que soit leur théâtre d’opérations ? À quoi peuvent servir les bombardements des positions de Daesh et l’envoi de forces spéciales en Irak par les Occidentaux, l’engagement de nos soldats au Sahel, si c’est pour excuser le Hezbollah, au nord d’Israël, et le Hamas, au sud ? C’est le même front. Les Israéliens ont droit à la même solidarité et à la même sollicitude devant les mêmes assassins.
La semaine prochaine, le 28 novembre, nos Députés vont être appelés à se prononcer sur un projet de résolution invitant « le gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ». Ce texte est présenté par la majorité socialiste de la commission des affaires étrangères, par le Président du groupe parlementaire PS, soutenu par les porte-parole de l’aile gauche du parti, ainsi que par les élus du Front de gauche et du Parti communiste. Ce n’est qu’un habillage parlementaire pour que la France reconnaisse un État palestinien qui, lui, n’a pas reconnu l’existence de l’État d’Israël. La France serait ainsi l’une des toutes premières puissances occidentales (ne parlons pas de la Suède !) à accomplir cet acte d’hostilité à l’égard d’Israël. Un coup de poignard diplomatique dans le dos. Et, ce faisant, elle trahirait l’un des principes de sa diplomatie qui consiste à vouloir garantir la sécurité d’Israël.
Car tout ce qui vient renforcer la légitimité d’une Autorité palestinienne incapable d’assurer la paix dans ses propres territoires affaiblit la capacité d’Israël à négocier. La reconnaissance unilatérale d’un État palestinien donnerait raison aux tireurs de roquettes et aux terroristes à l’arme blanche, qui appellent à une troisième “intifada au couteau”. Elle justifierait l’action de nos émeutiers du mois de juillet, ceux qui brandissaient des drapeaux palestiniens en lançant des cocktails incendiaires et des slogans antisémites. Il est vrai que le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui faisait alors son métier, s’empressait d’expliquer, le 15 août, à Mediapart : « Sur le fond, il est évident que la cause pour laquelle les manifestants se sont mobilisés était juste. » Comment combattre un adversaire quand on pense qu’il a raison ?... Lire la suite.