Tribune
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Publié le 7 Février 2012

Quelle France pour nos enfants ?

Dans quelques jours, le SPCJ remettra au gouvernement le rapport annuel sur l’antisémitisme en France pour l’année 2011, lors du dîner du CRIF. Dans quelques jours également, nous nous souviendrons de la tragédie du 13 février 2006, jour où la France apprenait en se réveillant l’assassinat d’un jeune Juif, Ilan Halimi. Cette fois encore, le rapport du SPCJ donnera lieu à des commentaires et interrogations sur le phénomène du «nouvel antisémitisme». De mon point de vue, la dénomination est non seulement caduque mais trompeuse. Il n’a plus rien de nouveau alors qu’il s’exprime pour la 11ème année consécutive sur notre territoire...

Nombre d’intellectuels et de chercheurs en ont compris les leviers, les mécanismes, les «facteurs aggravants».

 

N’est-il pas temps de réaliser et d’admettre que cet antisémitisme s’est installé dans le paysage français de façon structurelle ?

 

L’actualité brûlante du Proche-Orient, même si elle ne légitime jamais la violence, ne vient «expliquer» que certains pics du niveau d’actes recensés.

 

Mais quelles sont les conditions qui permettent à cet antisémitisme de s’installer durablement, jusqu’à ne plus susciter cette fameuse indignation tant plébiscitée ?

 

Combien de prétextes, d’explications et de circonstances atténuantes vont être avancées par des pseudo-intellectuels pour justifier la violence raciste qui s’exprime contre les Juifs de France ?

 

Je crois pouvoir dire que les services de police et la Justice du pays agissent avec fermeté pour poursuivre les auteurs de ces actes.

 

Mais où en sont l’éducation et la prévention sur ce sujet ? Les mentalités évoluent-elles ?

 

Je ne suis malheureusement pas certain que tout soit mis en oeuvre en la matière pour que quelques gamins aujourd’hui âgés de 10 ans, ne décident pas d’ici 6 ou 7 ans, d’enlever, de séquestrer, de torturer et de tuer un jeune Juif «parce que les Juifs ont de l’argent».

 

Le souvenir d’Ilan doit guider et renforcer notre détermination à débarrasser une jeunesse de ces préjugés.

 

L’histoire nous l’a appris : les mots et les menaces en la matière, ne sont jamais sans conséquence.

 

La France ne doit PLUS JAMAIS se réveiller dans l’horreur du 13 février 2006.