Tribune
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Publié le 18 Avril 2016

Lorsque la Nuit debout frise l’hystérie

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Lorsque la Nuit debout frise l’hystérie
Par Marc Knobel, Historien, Directeur des Etudes au Crif, publié sur le Blog du Crif le 18 avril 2016
 
Qu’est-ce donc que ce cirque ?
Vous, qui dîtes se réclamer de la démocratie participative… 
Vous, qui dîtes sembler adorer le débat… 
Vous, qui dîtes vouloir dialoguer… 
 
Vous, qui dîtes vouloir de vos paroles et de vos pensées changer Paris, les rues, les places, la politique et le monde… 
Vous, qui dîtes condamner cette gauche dont vous dîtes qu’elle serait de droite, forcément, pensez-vous… 
Vous, qui dîtes vouloir instaurer et insuffler un sang neuf, un sang jeune dans la politique… 
 
Vous, qui dîtes avoir la prétention de débattre, de parler, de chercher des idées, d’élever le monde et de philosopher…
Vous, qui dîtes porter l’indignation en votre cœur, façon Stéphane Hessel, sélective donc, probablement… 
Ainsi donc… 
 
Il aura fallu qu’un philosophe -fut-il réactionnaire, dîtes-vous- et que ce philosophe honni ose arpenter cette place de la République, pour vous rencontrer, pour vous regarder, pour prendre le pouls de cette Nuit debout, pour que vous deveniez l’intolérance même ? Pour que vous deveniez les petits soldats de la réaction façon extrême rouge écarlate ? Façon extrême rouge écarlate hystérique ? Façon extrême rouge écarlate accusatrice ? Façon extrême rouge écarlate de bas niveau ? De peu de cas, de peu de participation démocratique et de beaucoup de sectarisme ?
 
La Place de la République ne vous appartient pas. 
 
Elle appartient au peuple, dont vous n’êtes pas l’expression auto-proclamée, dont vous n’êtes pas la seule expression et dont vous ne serez jamais l’expression unique.
 
En excluant ainsi un philosophe, sous le prétexte que vous ne l’aimez pas, en l’injuriant, en le stigmatisant ainsi, en le traitant de « fasciste »  -accusation ô combien facile, petite et misérable- vous vous excluez de ce en quoi vous prétendez être l’expression et la liberté... Lire l'intégralité.