- English
- Français
Les initiatives lancées au Sénat et à l’Assemblée nationale en faveur d’une reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien, sans négociations, sans condition et sans mettre un terme à la terreur sont mauvaises pour la diplomatie de la France, mauvaises pour Israël et la communauté juive en France et surtout contre-productives pour les intérêts palestiniens et la paix au Proche-Orient.
La France est à la fois l’amie d’Israël et des Palestiniens. Jusqu’à présent la France avait réussi à obtenir l’écoute et la confiance des deux parties afin de peser favorablement sur les modalités d’une résolution juste, négociée et acceptée par les deux acteurs. La France est aussi confrontée, comme Israël, aux menaces terroristes. La France, qui espère rester un acteur actif, devrait demeurer impartiale dans la résolution de ce conflit. Rappelons qu’à la suite d’une initiative engagée par la Suède, Israël a tenu à rappeler son ambassadeur. Cette mesure diplomatique d’une haute importance démontre combien le sujet est sensible en Israël.
Cette reconnaissance de la part d’élus français ne fera qu’exacerber la situation et pourrait encourager un nouveau cycle de violence contre Israël et les Israéliens. Mais, plus grave pour la France et ses citoyens, comme nous l’avons encore vu cet été, ce cycle de violences pourrait aussi, à nouveau, s’importer en France. Nous en connaissons déjà les conséquences graves comme les dérives.
La situation sur le terrain est déjà très tendue. Les violences et les affrontements se multiplient. Le risque d’une explosion incontrôlée de la violence dans notre région existe. Nous déplorons déjà de trop nombreux attentats terroristes qui ont fauché la vie d’innocents, dont celle d’un bébé de trois mois, et fait cinq nouvelles victimes après le massacre de la synagogue de Jérusalem. Ces attentats terroristes sont commis par des moyens barbares, à la hache, au couteau ou à la voiture bélier.
Chacun sait qu’une reconnaissance unilatérale de l’Etat palestinien ne résoudra aucun des dossiers à négocier sur la table des pourparlers : Jérusalem ou les frontières. Au contraire, au moment où les Palestiniens restent divisés politiquement, une reconnaissance théorique de la part des élus français ne fera que compliquer le processus diplomatique et reporter les aspirations palestiniennes visant à obtenir la création d’un Etat au côté d’Israël, dans le cadre de négociations directes et d’une solution négociée par les deux parties… Lire la suite.