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Le président palestinien le qualifie également d’ « Etat d’occupation raciste » et affirme que l’avenir proposé par Israël n’est autre chose qu’ « une des formes les plus odieuses d’apartheid ». Dans cet article, nous voulons examiner ce qu’il en est des accusations portées par le leader palestinien en tentant d’en démonter le mécanisme et en les mettant en perspective historique.
De l’accusation de « génocide » contre Israël :
Voilà une accusation récurrente et qui réapparait constamment dans la propagande palestinienne. Dans sa «Judéophobie des Modernes. Des Lumières au Jihad mondial » (Paris, Éditions Odile Jacob, 2008), le philosophe Pierre-André Taguieff en a parfaitement analysé sa genèse. Dans les années 60, dans la rhétorique antisioniste, l’accusation de génocide s’ajoute à celles de « colonialisme » et de « racisme » et bien sûr d’ « impérialisme », présentes dans le discours palestinien, dues au travail préparatoire des réseaux du Mufti Haj Amin al-Husseini et des « nazis du Caire », dont Johann Von Leers, l’un des plus actifs.
Rappelons ici que le nazi Von Leers se convertira à l’islam. Il devient alors… Omar Amin, après avoir été recruté par Gamal Abdel Nasser, qui le nomme responsable de la propagande anti-juive en Egypte.
Dans le même temps et en Europe cette fois, certains milieux négationnistes d’extrême-droite apportent alors leur pierre à l’édifice « antisioniste », notamment lors de la guerre des Six-Jours, par un double argument : alors que la « Solution finale », selon eux, n’aurait jamais signifié « génocide » des Juifs (position négationniste), les israéliens la mettraient réellement en application vis-à-vis des Palestiniens, avec le soutien de la « juiverie internationale », explique le philosophe.
Dès lors, le pli est pris et l’accusation ignominieuse de génocide à l’encontre d’Israël sera régulièrement exploitée par l’extrême droite, l’extrême gauche et/ou les islamistes.
Dans « La nouvelle propagande antijuive » (Presses Universitaires de France, Collection «Intervention philosophique», 2010, 568 pages), Pierre-André Taguieff revient encore sur cette « rivalité mimétique » et « l’inversion causale » qui permettent de lancer contre les Israéliens, l’accusation maximale de « génocide » ou de « palestinocide ».
Par ce retournement mimétique du « judéocide » nazi, la nouvelle propagande antijuive parachève la « nazification » de sa cible aux multiples noms (Israéliens, « sionistes », Juifs).
Cependant, à part les quelques professionnels de la propagande pro palestinienne, qui pense réellement que les Israéliens ont décidé de « liquider » les Palestiniens ? Qui évoque, ne fut-ce qu’indirectement, la possibilité que les Palestiniens puissent être les victimes d’un génocide ?
Ces deux questions peuvent paraître indécentes. Pourtant cela fait depuis de nombreuses années que des militants de la cause palestinienne parlent de ce, du ou d’un génocide. Tout le monde se souvient – par exemple – de quelques encarts publicitaires qui avaient été publiés en 1982 pendant la guerre du Liban, déjà, notamment dans le quotidien Le Monde.
Les signataires dénonçaient l’intervention israélienne au Liban et parlaient de « génocide du peuple Palestinien », comme si ce génocide avait été réellement programmé. Or, il faut entendre par ce terme, (Le Petit Larousse): « le crime contre l’humanité tendant à la destruction de tout ou partie d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux. »
Le Larousse rappelle que le terme de génocide a été créé en 1944 pour qualifier l’entreprise d’extermination des Juifs et des Tsiganes perpétrée au cours de la Seconde Guerre mondiale par les nazis.
Il a été rétrospectivement employé pour désigner les massacres commis en Turquie contre les Arméniens en 1915, ainsi que pour caractériser l’extermination de populations autochtones, notamment amérindiennes, par les conquérants européens.
Le crime de génocide, imprescriptible, défini en droit international par la Convention de Genève de 1948, s’applique à des massacres plus récents, dont ceux perpétrés au Cambodge par les Khmers rouges (années 1970) et ceux commis dans l’ex-Yougoslavie et au Rwanda en 1990… Lire la suite.