Tribune
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Publié le 18 Novembre 2014

A gaza, des bonbons pour fêter un attentat contre une synagogue

Par Marc Knobel, Directeur des Études du CRIF

À Gaza, les faiseurs de mort et les fanatiques endoctrinés distribuent dans les rues des bonbons et d’autres douceurs et/ou friandises aux enfants, à des gamins, à des jeunes. Ils célèbrent ainsi l'attentat sacrilège qui a été commis ce matin du 18 novembre 2014 à coup de hache et d’armes blanches contre des fidèles qui priaient avec ferveur à l’intérieur d’une Synagogue à Jérusalem.

Cette joie affichée dès que le sang juif est versé n’est pas nouvelle. Les terroristes du Hamas et ceux du Jihad islamique et/ou les jihadistes barbares du monde entier nous ont habitués ces dernières années, ces derniers mois, ces dernières semaines, ces derniers jours, à célébrer ainsi -et dans une sorte de danse sacrificielle et folle de mort- les victimes du terrorisme palestinien et/ou jihadiste. Dans leurs yeux, se lit le bonheur que leur procure le fait d’apprendre que des Juifs aient été ainsi massacrés.

Dans le même temps, le Hamas et le Jihad islamique, les deux principales forces islamistes palestiniennes ont salué l'attentat meurtrier contre la synagogue à Jérusalem, prétendant que cette attaque, la plus meurtrière depuis des années dans la Ville sainte, serait selon eux une réponse au décès d’un conducteur palestinien de bus retrouvé mort lundi 17 novembre 2014 dans son véhicule à Jérusalem-Ouest. Le Hamas « appelle à poursuivre les opérations », a dit encore l’organisation, alors que Jérusalem a récemment connu plusieurs attentats sanglants, notamment à la voiture bélier.

Et ce sont encore des Synagogues qui ont été visées. Ce sont toujours des Synagogues que les bouchers et les fanatiques visent, profanent et ensanglantent.

Nous nous souvenons par exemple que le 3 octobre 1980, un attentat terroriste avait visé la synagogue parisienne de la rue Copernic, faisant quatre morts et 46 blessés. Le bilan aurait pu être encore plus lourd si la bombe avait fonctionné comme prévu, à l’heure de la sortie des fidèles de l'office du shabbat.

Nous nous souvenons de l’attentat à la voiture piégée contre une synagogue d'Anvers, 3 morts et 100 blessés, le 20 octobre 1981.

Nous nous souvenons que le 4 octobre 2000 la synagogue de Villepinte (Seine-Saint-Denis) est endommagée par un incendie criminel.

Nous nous souvenons en octobre 2000 de l’attentat à la voiture-bélier contre une synagogue à Vénissieux (Rhône).

Nous nous souvenons qu’en 2002 la Synagogue de Charleroi avait été mitraillée.

Nous nous souvenons que le 1er avril 2002 une synagogue à Marseille (Bouches-du-Rhône) est détruite par un incendie.

Nous nous souvenons de l’attentat qui avait été perpétré le 11 avril 2002 contre la synagogue de la Ghriba, le plus ancien lieu de culte juif d'Afrique bâti il y a plus de 2.500 ans sur l’île du Sud tunisien de Djerba. L'opération, revendiquée par l'organisation terroriste Al-Qaeda, avait fait 21 morts, dont 14 touristes allemands, deux Français et cinq Tunisiens.

Nous nous souvenons en 2003 que des voitures piégées avaient explosé à quelques minutes d’intervalle au cœur de la capitale turque, à proximité de deux synagogues. Ces attentats avaient été revendiqués par une organisation islamiste radicale clandestine, le Front islamique des combattants du Grand-Orient (IBDA-C), qui affirmait vouloir «mettre fin à l’oppression visant les Musulmans». Le bilan de cette attaque contre la communauté juive de Turquie avait été très lourd : 20 morts et plus de 250 blessés.

Nous nous souvenons qu’en janvier 2009, l’une des synagogues de Toulouse avait été attaquée. Une voiture bélier avait été lancée sur le lieu de culte juif situé dans le quartier du Mirail. Le Rabbin et plusieurs personnes se trouvaient à l’intérieur. Par ailleurs, une deuxième voiture parquée à proximité contenait plusieurs cocktails Molotoff.

Nous nous souvenons de tant d’attentats visant des Synagogues et des Lieux de culte.

Mais ce matin, nous pensons aux victimes de l’attentat de Jérusalem. Et sur les réseaux sociaux et dans les médias, nous découvrons les premières photographies de ce carnage: le corps d’un homme ensanglanté. Près du corps, une hache toute tachée. Autre et dernière photographie vue ce matin, un des blessés évacués après l'attentat contre synagogue de la Jérusalem, il baigne dans son sang et il porte encore… ses tefillin.

Il voulait simplement prier.