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Mardi
Chagrin. "Vous vous rendez compte, cette femme a perdu son mari et ses deux enfants." La piste d’ex-militaires néonazis. Tout le monde a son avis sur le coupable, même mon coiffeur. "Maman, on a fait une minute de silence en classe. C’est long, une minute, quand tu ne parles pas." Des hommes politiques filmés en train de se taire dans des écoles. "Il ne faut pas instrumentaliser."
Mercredi
La photo des sept victimes en couverture d’un journal. "Sa mère a dit qu’elle n’avait pas d’influence sur lui." La compagne du soldat, enceinte, le visage mouillé de larmes aux obsèques. Les éditions spéciales interminables. L’adorable minois de la petite fille de 7 ans assassinée. L’enterrement en Israël avec son frère aîné qui ne peut pas parler tellement il sanglote. "Le dénouement est proche." On est comme hypnotisé devant la télé, on attend, on a un peu honte. "Il ne faut pas faire d’amalgame."
Jeudi
Des coups de feu en rafale. L’adresse IP de l’ordinateur. Les envoyés spéciaux qui ne voient rien, n’entendent rien, ne savent rien, mais qui tiennent à nous en informer toutes les dix minutes. Des experts en prise d’otages sur les plateaux télé. La chasse au scoop : l’avocat, le copain, le père du voisin, l’éducateur… "Il ne faut pas stigmatiser une communauté."
Vendredi
Le GIGN qui critique le Raid et le contraire. "C’est quoi, un djihadiste maman? C’est compliqué à expliquer, ma chérie." La page Facebook d’hommage au tueur. "Il tenait la porte aux vieilles dames." Les Français, rois des polémiques stériles : "Il aurait fallu, on aurait pu, ils auraient dû…" Rassemblement hommage place du Capitole à Toulouse. Au fait, le printemps est arrivé cette semaine, mais on ne s’en est pas aperçu. Il a un goût vraiment étrange, le printemps, cette année.