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Par Ivan Rioufol le 10 avril 2015
Un choc de civilisations ? Où ça ? Amnésiques et bigleuses, les hautes autorités le jurent : il n’y a pas de conflits entre l’Islam et l’Occident. "L’Islam n’a rien à voir avec ces agissements", déclarait le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dès mai 2014 après la tuerie de Mehdi Nemmouche au Musée juif de Bruxelles, prélude aux attentats de janvier à Paris. Dimanche, l’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a repris la berceuse : "Je ne crois pas du tout à une guerre de religions;" Sans doute est-ce pourquoi François Hollande néglige de nommer les Chrétiens quand ils sont tués par des jihadistes. Les 21 Coptes récemment égorgés sur une plage libyenne étaient devenus, pour lui, des "ressortissants égyptiens". Idem pour les 148 étudiants triés des Musulmans du Campus de Garissa et assassinés jeudi dernier au Kenya : des "victimes", pour le Président. Ces pudeurs servent à cacher le réveil de l’Islam conquérant.
À Paris aussi, la RATP aura jugé plus simple de ne rien voir du jihad planétaire. Sa régie publicitaire du métro se sera entêtée, avant de se rétracter lundi, à refuser la mention "au bénéfice des Chrétiens d’Orient" sur l’affiche d’un concert des Prêtres. Chrétien étant pour elle un mot suspect, elle aura d’abord proposé comme obscure compromis : "Au bénéfice de l’association l’Œuvre d’Orient". Son autocensure, soucieuse de ne pas froisser les épurateurs de Daesh, a eu le mérite de révulser l’opinion. Même le laïcard Jean-Luc Mélenchon s’est résolu à appeler à la "solidarité avec une minorité religieuse persécutée". Reste à ouvrir les yeux sur cette idéologie dominatrice, anti-chétienne et anti-juive, qui a pris aussi l’Occident léthargique comme terrain d’expansion.
Observer l’empressement des dirigeants à disculper l’Islam des atrocités commises en son nom, au Moyen-Orient comme en France, fait mesurer leur couardise. Le dhimmi n’est plus seulement celui qui, non musulman, doit se soumettre là-bas au statut d’inférieur. Il devient celui qui, en Europe, récite gentiment après chaque attentat islamiste, à la manière absurde de Magritte devant la reproduction d’une pipe : « Ceci n’est pas un choc de civilisations », « Ceci n’est pas l’Islam », « Ceci n’est pas une guerre de religions ». En appui, les dénégationnistes veulent ignorer la désassimilation de jeunes des cités, le repli communautaire des quartiers, leur salafisation, leur rupture avec la société. Depuis qu’en 2002 un Imam de Roubaix refusa de rencontrer Martine Aubry, alors Maire de Lille, au prétexte que ce territoire musulman deviendrait haram (impur), tout s’est aggravé. Le taire ?
Même le « modéré » Dalil Boubakeur, Recteur de la Mosquée de Paris, a choisi samedi le Rassemblement des Musulmans de France, organisé au Bourget par l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), pour déclarer, en plein week-end pascal : « Nous avons 2 200 mosquées, il en faut le double d’ici deux ans. » Il avalise ainsi l’expansionnisme des Frères Musulmans, qui s’autorisent le double discours et le mensonge (taqiya). « Pourquoi pas des mosquées cathédrales », a d’ailleurs renchéri Amar Lasfar, Président de l’UOIF. C’est lui qui admet, plaçant l’Islam comme religion concurrente : « Nous sommes sur un marché ouvert, tout le monde recrute. » Encore faudrait-il que dans cette offensive, pacifique celle-là, les pratiques restent loyales. Or ce n’est pas le cas quand l’Islam politique ne cesse de se victimiser, invitant à oublier ce que subissent les chrétiens sous sa volonté impérieuse… Lire l’intégralité.