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La liste des martyrs palestiniens énumérés par Abbas comprend des dirigeants du Hamas, tels que le cheikh Ahmed Yassine, des terroristes pro-iraniens du djihad islamique mondial, tels que Fathi Shekaki, mais aussi ceux des années 30 du siècle précédent, tel que Azadin al Kassam, et surtout le tristement célèbre mufti de Jérusalem, Hadj Amin al Husseini, qui avait collaboré ouvertement avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui le débat se focalise autour d’une question insignifiante sur les capacités d’Abbas d’être un solide partenaire pour le processus de paix avec l’État juif. Toutefois, nous devons en priorité savoir que les turbulences islamiques au Moyen-Orient non seulement empoisonnent le climat, mais pèsent considérablement dans les déclarations et les intentions des dirigeants arabes.
Durant ces deux dernières décennies nous avons connu trois changements géostratégiques fondamentaux qui ont a abouti au lancement du processus politique dans la région.
Premièrement, l’effondrement de l’Union Soviétique permettant aux États-Unis de devenir la seule superpuissance contrôlant tout le Moyen-Orient. Les forces américaines déployées dans toute la région et installées après la Première guerre du Golfe ont transformé la suprématie américaine en une réalité quotidienne sur le terrain.
Deuxièmement, avec la chute de Saddam Hussein, le « Front de Résistance » s’est effondré et ne joue plus comme facteur d’influence sur l’équilibre des forces au Moyen-Orient.
Troisièmement, l’Iran qui ne s’était pas encore remis d’une guerre de huit ans contre l’Irak, causant la mort de plus d’un million de victimes, n’était pas en mesure de se positionner comme nouvelle force hégémonique.
Ces trois éléments majeurs ont préparé le terrain pour la convocation de la Conférence de paix de Madrid en octobre 1991 – et plus tard à la signature des Accords d’Oslo en septembre 1993.
Cependant, nous sommes aujourd’hui en 2013 et cette donne unique n’existe plus. Les pays arabes, en particulier ceux du Golfe persique, ont compris avec grande crainte que le retrait américain d’Irak marque le début d’une ère nouvelle, et l’impact impliquerait un affaiblissement des forces américaines dans la région.
Avec les soulèvements dans le monde arabe un nouveau front de refus s’est installé et les partis islamiques sont devenus les maîtres du pouvoir dans les pays comme la Tunisie et l’Égypte. En outre, malgré les pertes iraniennes en Syrie et au Liban, Téhéran manifeste une influence significative dans de nombreux conflits dans la région : en Irak, au Yémen, au Soudan et dans la bande de Gaza. Ses activités deviendront plus vastes et plus importantes dès que l’Iran franchira le seuil nucléaire.
Certes, Israël ne doit pas conclure la fin des options diplomatiques et persister dans l’immobilisme. Mais pour sortir de l’impasse et pouvoir poursuivre les initiatives de paix, nous devons aussi effectuer quelques changements majeurs.
- Premièrement, le prochain gouvernement israélien devrait accepter qu’à la lumière de la nouvelle donne géopolitique dans la région, s’engager dans des négociations dans le but d’aboutir à un accord définitif et complet avec les Palestiniens n’est qu’irréaliste. Cette nouvelle position devrait être clarifiée avec Washington.
- Deuxièmement, en raison des menaces proches et lointaines, il est clair que dans tout arrangement futur, la composante sécuritaire devrait être une priorité absolue.
Il est triste de constater que dans le débat politique en Israël, certains hommes politiques rabâchent de vieilles idées qui ont échoué dans le passé, sans même les examiner dans le contexte actuel.
Aujourd’hui, Israël doit assurer avec force sa capacité d’autodéfense sans rapport aux intentions changeantes de ses voisins.