Tribune
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Publié le 26 Août 2008

Les bahaïs d’Iran en danger

« Cela dure depuis près de deux ans. A l’heure de la prière matinale, dans des cours d’école de la République islamique de l’Iran, des maîtres et des maîtresses injurient, humilient les enfants de famille bahaïe devant leurs camarades, pour les amener à renier la religion de leurs parents. Ces enseignants obéissent à une directive du ministère de l’Education et de l’Instruction, datée de l’automne 2006. Ces scènes d’un autre âge me rappellent des souvenirs », écrit Foad Saberan, né à Téhéran, médecin psychiatre à Paris, dans les pages Rebonds de Libération (26 août 2008).


Dans ce témoignage poignant sur le sort des bahaïs d’Iran, Foad Saberan, lance un vibrant appel pour sauver les bahaïs et d’autres minorités : « Le pouvoir iranien islamiste persécute aujourd’hui, à des degrés divers, tout ce qui est différent de lui, paraît le contester, en particulier les jeunes femmes, les étudiants, les minorités ethniques et religieuses (les zoroastriens, les juifs et les chrétiens, dits «gens du Livre», citoyens de seconde zone) et même les musulmans sunnites et soufis. Avec la République islamique, le clergé chiite tente ce qu’il n’avait pu faire sous les dynasties impériales : le nettoyage religieux de l’Iran. Depuis trois décennies, le pouvoir politico-religieux en place a émis de nombreux édits de persécutions. Publiques ou secrètes, ces fatwas laissent le champ libre aux polices et à des femmes ou à des hommes de mains. Enlèvements, disparitions et exécutions des intellectuels et des responsables élus de la communauté, viols de prisonnières avant d’en exécuter certaines, autodafés de livres, spoliations massives des biens, expulsions des emplois publics, interdiction de les embaucher et de commercer avec eux, tel a été le lot des bahaïs. »