Tribune
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Publié le 14 Décembre 2007

Le Pen renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris

Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris à la suite de ses propos tenus dans le magazine d'extrême droite Rivarol en janvier 2005, pour complicité d'apologie de crime de guerre. Interrogé par le CRIF, Serge Klarsfeld, Président des Fils et Filles des Déportés Juifs de France a déclaré : « J’espère qu’il sera condamné, avec insertion dans la presse nationale de cette condamnation. »


Jean-Marie Le Pen avait été mis en examen en mars 2005 après l'ouverture de deux informations judiciaires par le parquet de Paris. La première instruction, pour «apologie de crime de guerre», visait une présentation considérée comme «favorable» de la Gestapo, organisation jugée criminelle par le tribunal de Nuremberg pour son rôle dans les crimes contre l'humanité perpétrés par les nazis. Jean-Marie Le Pen avait fait état dans Rivarol d'une intervention de la Gestapo qui avait empêché un «massacre» ordonné par un officier allemand «fou de douleur» après un sabotage dans le Nord. Il avait ajouté : «On pourrait multiplier les anecdotes de ce type. Sur le drame d'Oradour-sur-Glane, il y aurait ainsi beaucoup à dire.» La seconde instruction, pour «contestation de crime contre l'humanité», avait été ouverte à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile déposée par l'Association des fils et filles de déportés juifs de France. Elle visait un passage dans lequel le président du FN avait déclaré à Rivarol : «En France, du moins, l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550 000 kilomètres carrés».
Dans un communiqué (12 janvier 2005) Le CRIF se disait particulièrement choquer par les propos proférés par Jean-Marie Le Pen. « Ces déclarations salissent la mémoire de toutes les victimes du nazisme, déportés et résistants, et de l’ensemble de la population française qui fut soumise pendant plus de quatre années à la plus atroce des occupations et des humiliations. Le président du Front national persiste ainsi dans l’esprit du « détail » et démontre qu’il ne s’est jamais écarté de ses vieilles amitiés. »
Marc Knobel