Tribune
|
Publié le 13 Octobre 2008

L’Iran ne veut rien entendre sur son programme nucléaire

D’après les députés français en mission en Iran, Téhéran n’est pas prêt arrêter son programme nucléaire. L'Iran refuse notamment de suspendre son enrichissement d'uranium, qui permet d'alimenter une centrale nucléaire comme d'obtenir la bombe atomique, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU l'y enjoignant. « Nous n'avons pas l'impression qu'ils soient prêts à changer de position », a déclaré le socialiste Jean-Louis Bianco qui a vu dans la réception de cette délégation parlementaire un « signal » de leurs interlocuteurs pour élargir le dialogue.


Toutefois, la France, tout comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, souhaite accentuer les sanctions contre l'Iran. Selon Jean-Marc Roubaud (UMP), les hommes d'affaires français rencontrés à Téhéran estiment que ces sanctions sont « plus pénalisantes pour nos entreprises que pour les Iraniens qui arrivent à les contourner ».
La socialiste Elisabeth Guigou a noté que le pays avait « soif d'une reconnaissance de son rôle régional », et semblait à cet égard « plus enclin à apporter une contribution positive à la question afghane qu'irakienne ». Certains interlocuteurs iraniens ont ainsi soutenu l'établissement d'un dialogue entre les autorités afghanes et les « talibans modérés », qui respecteraient la constitution et n'exporteraient pas le terrorisme. Mais sur toutes ces questions, et notamment le nucléaire, Philippe Cochet (UMP) a remarqué qu'il était difficile de pronostiquer les gestes de Téhéran « car on ne sait pas qui décide en fin de compte dans ce système ». Martine Aurillac a jugé pour sa part que « rien ne bougera à court terme à cause des élections présidentielles américaine et iranienne ».