Pour une fois on était loin des tumultueux débats télévisés, remplis de propos convenus sur le conflit Israélo-palestinien.
Si pendant plus d’une heure trente, tous les problèmes qui agitent la région furent évoqués : reprise du dialogue, sécurité ou violence, feuille de route, difficultés économiques en Israël, chaos à Gaza, pauvreté des palestiniens, deux interrogations dominèrent ce long débat : Ehud Olmert, Premier Ministre par Intérim, aura-il la crédibilité et l’énergie d’Ariel Sharon pour poursuivre son action et seconde préoccupation, le Hamas, peut-il sortir victorieux des prochaines élections palestiniennes ?
Deux questions qui symbolisent l’inquiétude de la plupart des participants après la disparition d’Ariel Sharon de la scène politique.
Un mot revient comme un leitmotiv : le dialogue « Sans la reprise du dialogue point de salut » à lancé Yehouda Lancry, ancien ambassadeur, membre du Likoud.
Et lorsqu’il estime qu’une logique de séparation risquait de s’installer en Israël, il reçu le soutien …de Leïla Shahid, nouvelle déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union européenne. Remarque qui fît sourire le cinéaste Amos Guitaï « C’est la première fois que l’Autorité Palestinienne approuve le Likoud.
La conviction de Nissim Zvili, ancien ambassadeur est plus rassurante « Il n’y aura pas de vide politique. Ehud Olmert prendra le chemin tracé par Ariel Sharon. Mais il faut trouver une séparation claire pour pouvoir négocier ».
Au mot séparation, Leïla Chahid, plus modérée qu’à l’habitude rappelle la présence du mur et ses conséquences désastreuses.
A ce moment se situe le premier temps fort de l’émission, car la réplique vint du Ministre des affaires étrangères Philippe Douste Blazy :
« Selon les israéliens, depuis la construction du mur, on compte 80% d’attentats en moins. C’est une explication ».
A mettre également en exergue la réponse de Javier Solana, lorsque Christine Ockrent constatant le chaos qui régnait a Gaza, lui demanda si l’Union Européenne continuerait à financer l’Autorité Palestinienne en cas de victoire du Hamas aux prochaines élections palestiniennes». La réponse du haut représentant de la politique étrangère de l’Union Européenne, bien que prudente – diplomatie oblige – a été précise. Il a souligné que si le Hamas l’emportait, l’Union Européenne serait peut-être appelée à reconsidérer sa position.
Mais il est temps de s’éloigner un instant du débat pour donner la parole à Amos Guitaï. Homme de gauche, souvent critique à l’égard d’Ariel Sharon, le cinéaste Israélien, peu bavard au cours de l’émission, à trouvé les mots justes pour évoquer la philosophie politique qui a guidé l’action du Premier ministre.
« Par son volontarisme, Ariel Sharon incarne quelque chose de très israélien. On est un pays qui a construit par le volontarisme. Les juifs ont décidé, à la fin du XIX, début du XX siècle de ne plus être sujet de l’Histoire, mais de donner forme à leur destin. Sharon incarne ce grand désir, qui est à la base du projet qu’est Israël ».
Dominique Laury