Tribune
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Publié le 28 Août 2008

Durban II, le retour !

Cette semaine s'est tenue la Conférence d'Abuja, (Nigéria) qui visait à évaluer les évolutions apportées depuis la Conférence de Durban de 2001, et à préparer la prochaine Conférence des Nations Unies sur le racisme qui se tiendra en avril à Genève. Il semble que cette Conférence n'ait fait que réitérer le scandale raciste, antisémite et antisioniste de 2001, créant à nouveau la controverse, estime Hélène David de Guysen.com (27 août 2008) et l’organisation UN Watch.


La Conférence d'Abuja, définie comme une « Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et les diverses formes d'intolérance » aurait à nouveau failli dans ses objectifs. « La déclaration ne fait pas mention des crimes raciaux et ethniques commis au Soudan, piétine les droits internationaux garantissant la liberté d'expression, place l'Islam à une position supérieure aux autres religions et vise Israël comme étant un pays raciste » rapporte Hillel Neuer, directeur de l'organisation UN Watch, qui promeut les Droits de l'Homme à travers le monde. Contrairement aux objectifs annoncés de cette Conférence, elle « n'a évoqué aucune des actions des pays africains et ses prises de positions provocatrices menacent de mettre à mal la Conférence mondiale d'avril 2009 » a ajouté Neuer.
Censée s'intéresser en priorité aux performances des pays Africains, la Conférence qui s'est tenue au Nigeria cette semaine a échoué dans sa mission initiale : ni la Conférence, ni sa déclaration finale ne font mention des crimes contre l'humanité perpétrés par le gouvernement soudanais au Darfour, où au moins 200 000 personnes ont été massacrées.
Lorsque l'organisation UN Watch a soulevé la question ce dimanche, lors de la Conférence, le Soudan a immédiatement objecté et le Nigeria a décrété que les situations des pays (africains) ne devaient pas être mentionnées. Par ailleurs, la déclaration finale ne fait pas non plus mention des attaques xénophobes qui ont récemment éclaté en Afrique du Sud, ou des crimes ethniques perpétrés au Kenya cette année, qui ont tué un millier de personnes.
La déclaration met en outre la liberté d'expression en danger, en dénonçant les discours exprimant des critiques envers la religion, et « une société indifférente aux sentiments religieux ». D'après Neuer, il s'agit d'une « tentative d'intégrer au droit international la prohibition islamique anti blasphématoire ». La déclaration tend de plus à imposer une hiérarchie des religions, en plaçant l'Islam à la tête de toutes les religions, s'opposant ainsi aux principes élémentaires d'équité gravés dans la charte des Nations Unies et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Enfin, comme cela avait été le cas lors de la Conférence de 2001, la déclaration met l'accent sur le conflit israélo-palestinien, réitérant son « inquiétude quant à la détresse du peuple palestinien sous l'occupation étrangère ».
Un sujet hors contexte : la référence au conflit israélo-palestinien dans le contexte de cette Conférence, impliquerait donc à mots à peine couverts, qu'Israël serait un Etat raciste, revenant ainsi à une résolution de l'ONU datant de 1975 établissant l'équation « Sionisme = racisme », qui a été abrogée en 1991, rappelle Guysen.com.
Consulter sur ce sujet: UN Watch (Monitoring the United Nations) : http://www.unwatch.org/site/c.bdKKISNqEmG/b.1277549/k.BF70/Home.htm
Pour consulter le site d’UN Watch, en langue française : http://www.unwatch.org/site/c.bdKKISNqEmG/b.4293377/
Pour consulter les textes publiés sur le site Internet du CRIF à ce sujet: http://www.crif.org/?page=articles_display/list&tg_id=14