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Cette opération commando avait été organisée par le comité de soutien à Dieudonné qui, via son site Internet, avait appelé à venir manifester devant les studios pour exiger la démission de Marc Olivier Fogiel. Le présentateur a en effet – et c’est une surprise - été condamné pour « injure raciale ».
Eh oui, curieuse époque. La justice française condamne Fogiel et France 3 pour un SMS certes maladroit diffusé à l’antenne en réponse au sketch scandaleux de Dieudonné, mais relaxe le même Dieudonné pour ce sketch, le relaxe pour ses déclarations, ses outrances, ses délires antisémites, le relaxe une fois, dix fois, dix huit fois au total. Loin de moi l’idée de jeter le discrédit sur la justice. Mais si l’on met en balance la sévérité de la décision rendue à l’encontre de Fogiel et la bien curieuse mansuétude dont bénéficie depuis des années Dieudonné il n’est pas étonnant que ce dernier se sente comme encouragé, protégé par une sorte d’impunité.
Hier soir, l’humoriste a d’ailleurs participé au coup de force en rejoignant triomphalement ses troupes sur le plateau de «On ne peut pas plaire à tout le monde ». Mais que l’on ne s’y trompe pas, le cas Fogiel n’est qu’un prétexte. Les amis de Dieudonné le reconnaissent eux-mêmes : « La condamnation de Fogiel est un élément clé pour rassembler la communauté noire et continuer à marquer des points », voilà ce que l’on peut lire dans l’appel à venir envahir les studios de France 3 diffusé sur le site de soutien à Dieudonné.
Sur le même site, on trouve de nombreux textes où l’obsession du lobby juif, du complot juif, revient sans cesse. Où les intellectuels et journalistes juifs – pudiquement qualifiés de « sionistes » - sont constamment attaqués : Finkielkraut, BHL, Bénichou, Elisabeth Lévy, DSK, Jack Lang, « Y’en a marre des ces gens là » écrit un internaute dans un message. Un autre écrit encore : « les juifs s’entraident et leur réseau s’est encore plus renforcé depuis la seconde guerre mondiale ».
Ce ne sont là que quelques extraits. Depuis plusieurs mois, les amis de Dieudonné diffusent sur Internet cette prose nauséabonde auprès de la communauté noire sans susciter la moindre réaction des pouvoirs publics.
Hier, en quittant les studios de France 3, Dieudonné confiait en aparté : « On tient le bon bout, on va continuer ».
Clément Weill-Raynal