Tribune
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Publié le 11 Décembre 2014

«Il m’a dit : "Dis-moi où est le fric sinon je te bute"»

Par Ondine Millot, publié dans Libération le 11 décembre 2014

«Libération» a eu accès aux procès-verbaux de l’enquête sur l’agression de Créteil, où un jeune couple avait été séquestré il y a dix jours.

Elle a de longs cheveux blonds et des yeux verts, elle a eu 19 ans il y a deux mois, a passé toute son enfance et adolescence en Normandie, y a rencontré son amoureux, Jonathan, alors qu’il était gendarme dans sa région. Elle a vécu avec lui un an et demi en caserne, puis, lorsqu’il a démissionné pour accepter un poste de responsable de magasin en région parisienne, elle l’a suivi.

Ils se sont installés tous les deux en octobre chez les parents de Jonathan. Marie (le prénom a été modifié) est la victime de l’agression commise à Créteil le 1er décembre 2014. Sur les procès-verbaux de l’enquête, que Libération a pu consulter dans leur intégralité, elle raconte une heure et quart de terreur et de supplice. Un récit qui fait écho à celui de Jonathan, 21 ans, à celui, aussi, de la première victime, Simon, 70 ans, roué de coups le 10 novembre. Un récit qui recoupe également les amorces d’aveux de l’un des trois agresseurs interpellés- les deux autres niant toute participation.

«Bêtise». Pour Patrick Klugman, l’avocat de Jonathan et Marie, «le non-sens» que l’on ressent partout dans ces deux affaires tient à la «bêtise» du «racisme» des agresseurs. «Normalement il n’y a pas plus efficace, plus rationnel qu’un voyou. Eux, à l’inverse, parce qu’ils sont infectés par leurs préjugés racistes, font n’importe quoi de bout en bout»… Lire l’intégralité.