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Publié le 9 Mars 2019

Pourim - Pourquoi on se déguise à Pourim ?

La fête de Pourim commémore les revirements du sort qui sauvèrent les juifs de l’extermination au Ve siècle avant notre ère. Ces événements relatés dans le Livre d’Esther sont célébrés cette année les 9 et 10 mars. L’occasion de dons, de repas festifs et de déguisements.

Publié le 28 février 2018 dans Le Monde des religions

Que célèbre-t-on à Pourim ?

Au Ve siècle avant notre ère, révèle le Livre d’Esther, le juif Mardochée s’attire la colère d’Haman, premier dignitaire de l’Empire perse, en refusant de s’incliner devant lui. Par vengeance, Haman rédige un décret d’extermination de tous les juifs de l’Empire, soit, au vu de son étendue, la plupart de la population juive de l’époque. Le tirage au sort ( pour signifie sort, destin en hébreu) est alors utilisé pour définir la date propice au massacre, finalement fixée au 13e jour du mois d’adar du calendrier hébraïque.

Mardochée a cependant une alliée puissante en la personne de la reine Esther, dont il était le tuteur avant qu’elle ne devienne reine de Perse. Il avait alors encouragé la jeune Esther à cacher ses origines juives à son futur époux. Afin de sauver son peuple, la reine Esther organise un festin durant lequel elle révèle enfin ses origines juives au roi, au péril de sa vie. Face à cet acte courageux, le roi autorise les juifs à se défendre des assaillants envoyés par Haman et le fait pendre ce dernier à la potence que celui-ci réservait à Mardochée.

Après avoir vaincu leurs assaillants, les juifs célèbrent joyeusement les revirements miraculeux du destin. C’est la première fête de Pourim – les Destinées.

Que dit la Bible hébraïque ?

Livre d’Esther, chapitre 9, 23-27.

23. Les Juifs acceptèrent la tradition de ce qu'ils avaient commencé à faire et de ce que Mardochée leur avait écrit... 

24. Haman le fils de Hammedata, l'Agaguite, oppresseur de tous les Juifs, avait combiné contre les Juifs de les anéantir ; qu'il avait tiré au Destin, c'est-à-dire au sort, pour leur amener le trouble et les anéantir ;

25. mais que, lorsque c'était venu devant le roi, celui-ci avait déclaré par écrit que la machination méchante que Haman avait combinée contre les Juifs retomberait sur sa tête et qu'on le pendrait au gibet, lui et ses fils.

26. C'est pourquoi on a appelé ces jours-là : « Destinées », du mot Destin. C'est pourquoi à cause de tous les termes de cette missive, de ce qu'ils avaient vu à ce sujet et de ce qui leur était arrivé,

27. les Juifs en ont fait une institution et l'ont acceptée pour eux-mêmes, pour leur descendance et pour tous leurs adeptes : on ne manquera pas d'observer chaque année ces deux jours selon leurs prescriptions et selon leurs dates.

Comment se déroulent les célébrations ?

Pourim est célébré sur deux jours, les 13ème et 14ème jours du mois d’adar, c’est-à-dire le 12ème mois de l’année hébraïque (en février ou mars selon les années). En 2019, il s’agit des 9 et 10 mars.

Le premier jour est marqué par le jeûne. Le second fait place à de nombreuses réjouissances : repas festifs commémorant les banquets décrits dans le Livre d’Esther, échange de nourriture entre amis et membres de la famille, dons aux pauvres, sans oublier les parades costumées.

Le Livre d’Esther, présenté sous forme de rouleau et couramment appelé la Méguila, est lu à la synagogue ou en public le premier soir, puis le lendemain matin. À l’évocation du nom de Haman, les fidèles agitent des crécelles et tapent du pied, comme le veut la tradition, afin d’effacer la mémoire de leur ennemi. Ces lectures sont accompagnées de chants.

Comment la fête de Pourim a-t-elle évolué ?

Au cours de l’histoire, d’autres rites se sont ajoutés aux célébrations. C’est le cas des « jeux de Pourim » durant lesquels des effigies d’Haman et de son épouse sont brûlées ou pendues. Dans de nombreuses communautés ashkénazes (juifs d’Europe centrale), des pièces de théâtre satiriques s’inspirant des récits du Livre d’Esther sont aussi jouées.

Plus récemment, la consommation de vin et le port de costumes ont pris une place très importante dans la célébration de Pourim, accentuant ainsi l’aspect festif de cet événement religieux. Les parades costumées qui sillonnent Tel Aviv sont si spectaculaires qu’elles sont parfois comparées au carnaval de Rio.