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Publié le 16 octobre dans RFI
Une manifestation a rassemblé plusieurs centaines de personnes à Tel-Aviv devant l'ambassade de Turquie dans le pays et à peu près autant de personnes ont participé à un événement organisé à Jérusalem pour célébrer une fête juive kurde transformée, dans le contexte, en geste de solidarité avec les Kurdes.
Reuven Ben Senior doit réfléchir un court instant puis la façon de dire « bonne fête » en kurde lui revient. À 89 ans, il n'a plus parlé cette langue depuis de longues années. Né au Kurdistan iranien, sa famille a été évacuée vers Israël dans les premières années qui ont suivi l'indépendance du pays. Cette soirée festive lui rappelle sa jeunesse. Mais le vieil homme ne peut cacher sa tristesse. « Les Kurdes n'ont pas mérité ce qui leur arrive », dit-il.
« Nous avons des ennemis communs »
Le sentiment est partagé dans l'assemblée. Pour beaucoup, venir à cet événement était une façon de marquer leur solidarité. Tal est une jeune habitante de Jérusalem. « On s'identifie à eux tout d'abord en tant que personnes, en tant qu'humains. Et ensuite en raison d'une histoire commune, d'une tentative de génocide. Et puis aussi parce qu'il y a beaucoup de Kurdes juifs. »
« Génocide », le mot est souvent repris. Y compris par les responsables politiques sur scène. Kurdes et juifs se sentent proches et les liens sont forts, relève Yehuda Ben Yossef, président d'une association d'amitié israélo-kurde. « Nous avons des ennemis communs. Cinq ou six pays veulent les empêcher d'avoir leur pays. Donc, ils ont pris contact avec nous et en 1972-1973, Israël a envoyé des soldats au Kurdistan pour les aider à établir une armée. »
Au-delà du message de solidarité, Yehuda Ben Yossef appelle désormais le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer une interdiction de vol au-dessus du Kurdistan afin d'empêcher les bombardements aériens turcs.