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Publié le 10 janvier sur le site du Telegramme
La première fois, c’était fin novembre. Trois plaques de rue du boulevard Simone-Veil, l’axe principal du quartier de l’Europe, avaient été recouvertes de peinture. La Ville avait simplement remplacé les plaques, sans porter plainte. Et puis le 27 décembre dernier, le ou les auteurs ont récidivé : cette fois, ils ont peint en blanc sept plaques du même boulevard, baptisé Simone-Veil par la Ville peu après la mort de la grande dame, en 2017. Là, plus aucun doute n’était possible : aucune autre rue n’ayant été visée, il s’agissait bien d’un acte antisémite. La mairie a donc porté plainte.
« Ignoble »
Dernier épisode en date, lundi : une lettre anonyme est découverte dans la boîte aux lettres des services techniques. « Un tract infâme, un torchon clairement antisémite », qualifie le maire, Didier Lechien, contacté hier. « Avec cette lettre, qui demande que le boulevard soit débaptisé, les choses sont claires : c’est bien un acte antisémite, qui doit être condamné et combattu. Je rappelle que sur le boulevard Simone-Veil se trouve le monument en l’honneur des déportés de Dinan. C’est ignoble de faire et d’écrire de telles choses. Les gens qui font ça ne tournent pas rond », s’indigne le maire, dont les services ont transmis ladite lettre aux enquêteurs.
Pour rappel, d’origine juive, Simone Veil a été déportée à l’âge de 16 ans au camp d’extermination d’Auschwitz, où elle a perdu ses parents et son frère. Rescapée, elle travaillera longtemps aux côtés du Dinannais René Pleven, l’un de ses mentors en politique, puis deviendra ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing. À ce poste, elle fera adopter la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, devenant une figure historique de la lutte pour les droits des femmes.