Rasmea Odeh, qui avait été condamnée pour son rôle dans un attentat en 1969 qui a tué deux étudiants israéliens, devait prendre la parole lors de l'événement à Berlin.
Publié le 16 mars dans
Haaretz sous le titre
Germany Deports Palestinian Convicted of Terror, Cancels BDS Event at Israel's Request
Traduction proposée par le Crif
L'Allemagne a annoncé samedi la révocation du visa d'une femme palestinienne condamnée pour terrorisme en Israël, l'empêchant ainsi de participer à un événement organisé à Berlin par un groupe de soutien au mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS).
L'ambassade d'Israël en Allemagne, en coopération avec le ministère des Affaires stratégiques, a empêché Rasmea Odeh de participer à une manifestation dans le quartier berlinois de Kreuzberg, ces derniers jours. L'événement, intitulé "Les femmes palestiniennes dans la lutte de libération", était prévu pour samedi soir.
Rasmea Odeh, une ancienne membre du Front populaire de libération de la Palestine, a été impliquée dans un attentat à la bombe à Jérusalem qui avait tué deux étudiants israéliens en 1969. Elle avait été libérée par Israël en 1979 dans le cadre d'un échange de prisonniers. Rasmea Odeh a ensuite déménagé aux États-Unis avant d'être expulsée en Jordanie en 2017.
À la suite de la demande d'Israël d'interdire l'événement, la municipalité de Berlin a annoncé l'annulation de l'événement et l'interdiction de Rasmea Odeh de prendre part à "toute activité politique" jusqu'à son expulsion vers la Jordanie.
Le site web de l'événement montre que Dareen Tatour, la poète palestinienne condamnée et emprisonnée pour incitation à la publication de messages haineux sur ses réseaux sociaux, devait également être présente.
Le maire de Berlin, Michael Müller, s'est félicité de cette décision, affirmant que la capitale allemande était une "ville cosmopolite et tolérante qui ne laissait pas de place à la propagande extrémiste. Les arguments anti-israéliens et antisémites pris dans les discours de libération n'ont pas leur place ici. Je suis heureux que nous ayons trouvé un moyen d'arrêter cette incitation."
Le ministre des Affaires stratégiques, Gilad Erdan, a déclaré dans un communiqué que la décision avait été prise grâce aux pressions exercées par "un grand nombre d'organisations juives en Allemagne, ainsi que par les manifestations de l'ambassadeur d'Israël en Allemagne".
Gilad Erdan a appelé les autres pays européens à adopter une "attitude de tolérance zéro à l'égard des terroristes qui se déguisent en activistes des droits de l'homme". Le mois dernier, le ministère a publié un rapport intitulé "Terrorists in Suits", 20 personnes reconnues coupables d'activités terroristes, principalement du FPLP, qui sont actuellement actives dans diverses organisations soutenant le BDS.
"Nous avons été consternés à l'idée qu'un terroriste palestinien coupable du meurtre de deux étudiants de l'Université hébraïque de Jérusalem ait été invité à parler à Berlin, ville de la tolérance, symbole de la liberté et combattant activement l'antisémitisme", a déclaré Jeremy Issacharoff, Ambassadeur d'Israël en Allemagne.
Jeremy Issacharoff s'est félicité de la décision et a déclaré que les autorités allemandes "établissaient ainsi une ligne rouge claire contre l'incitation et la glorification de la terreur".