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Publié le 21 février dans 20Minutes
Comment réaliser un « audit » des enfants juifs contraint de quitter les établissements scolaires publics à cause de leur appartenance communautaire ? C’est la question à laquelle est confronté Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l’Education Nationale a été mandaté par Emmanuel Macron qui a annoncé cet « audit » ce mercredi lors du dîner annuel du Crif.
Selon Emmanuel Macron, il est « parfois devenu impossible » pour des professeurs ou instituteurs d’évoquer la Shoah ou la situation au Proche-Orient dans des « quartiers gangrenés par l’islamisme radical ». « Trop souvent, nous avons vu aussi, dans ces quartiers de la République, ces dernières années, des enfants quitter l’école publique (…) pour aller vers des écoles privées sous contrat », a-t-il ajouté.
Ces déclarations faisaient écho à de récents propos du député LR Eric Ciotti et du polémiste Eric Zemmour affirmant qu’il n’y a plus d’enfants juifs dans les écoles de Seine-Saint-Denis, chassés, selon eux, par la montée du communautarisme islamiste.
Ce phénomène est-il avéré ?
Une enquête réalisée il y a dix ans par Erik Cohen, docteur en sociologie en Israël, avait évalué à 100.000 le nombre d’enfants juifs scolarisés en France, indique Patrick Petit-Ohayon, directeur de l’enseignement au Fonds social juif unifié (FSJU). Un tiers serait dans l’enseignement juif, un tiers dans l’enseignement public et le dernier tiers dans des établissements privés sous contrat, laïques et catholiques.
« En 2015, l’enseignement juif a accusé pour la première fois une perte nette de 600 élèves », indique Patrick Petit-Ohayon. Mais « depuis 2016, sans doute à la faveur d’une libération récente de la parole antisémite, l’enseignement juif a regagné des élèves venus du public : +1.100 à la rentrée 2017, ce qui peut sembler beaucoup, mais reste contenu ». « Il n’y a pas de flot du public vers les écoles juives. »
Un audit est-il vraiment possible ?
En France, l’appartenance religieuse n’est pas indiquée dans les dossiers d’inscription scolaire. « Comment faire un audit puisqu’on ne demande pas la religion des familles ? », demande Rachel Schneider, responsable du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire) de Seine-Saint-Denis.
« Il est peut-être possible d’obtenir des informations en travaillant avec des inspecteurs de terrain », avance Patrick Petit-Ohayon. Le ministère de l’Education assure qu’il va « mettre en place un calendrier de travail » et « arrêter une méthodologie » pour réaliser cet audit, « avec l’Elysée ».
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