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Publié le 17 Juillet 2024

Le Crif en action - Le Crif Bordeaux Aquitaine présent lors de la pose de Stolperstein à la mémoire de Juliette et Joseph Benzacar

Ce jeudi 30 mai 2024, Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux Aquitaine, a participé à la pose de pavés mémoriels à la mémoire des époux Joseph et Juliette Benzacar au 29 de la rue Émile Fourcand à Bordeaux

Depuis 2017, à l’initiative de l’université Bordeaux Montaigne, la pose de Stolperstein, littéralement, pierre d’achoppement , honore la mémoire d’une personne déportée, victime du nazisme, sans sépulture, et elle témoigne d’une histoire individuelle prise dans la tourmente de l’Histoire.

Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux, Olivier Escot, adjoint au Maire, Éric Boisumeau, directeur de l’action culturelle du rectorat et Lionel Larré, Président de l’université Bordeaux Montaigne assistaient à cette cérémonie.

Albert Massiah, après avoir remercié les personnalités présentes auxquelles se sont joints des professeurs du secondaire et de l’université, a salué la présence d’une classe de troisième du collège Cassignol, dont les élèves ont présenté leur travail au travers de lectures de textes.

 

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Il a évoqué la vie de Joseph Benzacar, éminent personnage de la ville et de la communauté de Bordeaux.

Il y a 80 ans, Joseph Benzacar, membre éminent de la communauté juive et de la ville de Bordeaux était raflé, puis assassiné dès son arrivée à Auschwitz.

Avocat à la cour d’appel et agrégé de droit, il fut professeur d’économie politique à la faculté. Passionné d’histoire économique, il fut l’auteur de très nombreuses publications, et l’un des pionniers en sciences économiques et comptabilité parmi les fondateurs de l’actuel Institut d'Études Politiques (IEP).

Militant du parti radical socialiste, il fut un ardent promoteur de la vie associative, très impliqué dans la défense des travailleurs, et Président du bureau de la bienfaisance de la communauté juive.

Il fit de la solidarité le pilier de son action publique, notamment à la mairie de Bordeaux, où pendant quinze ans, il fut élu et adjoint au maire.

Pour autant, les lois de Vichy ne l’épargnèrent pas, car après avoir subi l’humiliation du recensement, sa maison fut réquisitionnée et il dut démissionner de son mandat municipal.

Arrêté à l’âge de 81 ans avec sa femme, Juliette, son frère Nathanaël et sa belle-sœur, il fut après quelques mois d’emprisonnement à Mérignac et une escale à Drancy, déporté en mai 1944 à Auschwitz.

 

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Dans le contexte actuel où s’exprime une haine violente et décomplexée, où le spectre des heures les plus noires se rapproche, Albert Massiah a rappelé qu’il appartenait à chacun de mener et combattre l’antisémitisme et le racisme.
Il assistait le soir même au musée d’Aquitaine, à une conférence du Professeur d’histoire contemporaine Christophe Lastecoueres sur la trajectoire de Joseph Benzacar, notable de la communauté judeo-portugaise, discriminé, spolié et déporté, qui n’aurait pu échapper au mécanisme implacable de l’administration de Vichy, qui à Bordeaux, plus qu’ailleurs, a été redoutablement efficace.

En revenant ainsi sur le parcours de Joseph Benzacar, c’est aussi élucider ou tenter d’élucider, les rapports conflictuels de Bordeaux avec la Shoah à deux niveaux : en examinant, d’abord, le rôle joué par certaines institutions dans la répression des Juifs les plus enracinés ; en étudiant, ensuite, la relation tourmentée de la ville avec la mémoire de la Shoah.

Ces manifestations s’inscrivent pleinement dans la préservation de la mémoire et la transmission auxquelles le Crif est très attaché. « Le seul devoir c’est d’enseigner et de transmettre », disait Simone Veil.

 

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