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Accueillis sous le soleil par Pierre Haas, délégué en Alsace du Crif, organisateur avec le Con-sistoire israélite du Bas-Rhin et l’Union juive libérale de Strasbourg de la cérémonie, de nom-breux élus, rabbins et membres de la communauté se sont recueillis à l’énoncé des 3200 noms de victimes originaires du Bas-Rhin.
Des noms et des prénoms, des âges, des numéros de convoi et parfois une date de décès, classés par les noms de villes et de villages alsaciens où ils vécurent et avant eux leurs aïeux depuis des siècles : ainsi a été honorée pour chacun d’eux, hommes, femmes, enfants et vieillards, leur mémoire pour que jamais ils ne puissent être oubliés.
En ces temps de guerre une nouvelle fois en Europe, la barbarie contemporaine ne pouvait que faire écho à celle des nazis et des supplétifs français il y a 77 ans. Soulignant le caractère unique de la Shoah, Pierre HAAS pouvait ainsi dire qu’elle « offre à travers la transmission de sa mé-moire une clé pour prévenir dans le futur de nouveaux massacres à travers une conscience eu-ropéenne humaniste et démocratique ».
Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, insistait pour sa part sur la nécessité de résister à tous les projets d’anéantissement, aujourd’hui comme hier. Pour la Collectivité européenne d’Alsace, Anne Tenenbaum et Gabrielle Rosmer-Bloch, au nom du président du Grand Est, nous ont rap-pelé qu’il ne fallait baisser « ni la tête ni les bras » face aux tentations totalitaires et extrémistes, en énumérant les investissements, notamment éducatifs, des deux collectivités pour promouvoir le devoir de Mémoire. Le député Sylvain Waserman, Vice-Président de l’Assemblée Nationale, a ému l’assemblée par son témoignage personnel et familial.
Le grand rabbin du Bas-Rhin, Harold Weill a proposé une analogie par ce jour de souvenir entre la sortie de l’enfer nazi et la sortie d’Egypte, telle une grande bouche qui parle, une voix pour dire l’indicible. L’Aumônier militaire israélite, Jonathan BLUM, a conclu les allocutions par la prière El Male Rahamim avant de céder la place aux nombreux lecteurs qui se succédèrent du-rant plus de quatre heures. De nombreux passants se sont arrêtés pour écouter quelques instants ce qui fut aussi l’histoire de leur région et de leur pays.
À la fin de la lecture, le Kaddish fut récité.
C. Nagyos