Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Le vieux des routes, par Jean-Richard Bloch

04 Janvier 2022 | 82 vue(s)
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Le vieux des routes, par Jean-Richard Bloch (*)

 

La pandémie de Covid-19 qui s’est abattue sur la planète n’est pas la première du genre. Ici et là, les commentateurs ont évoqué la peste noire, la fièvre jaune, le choléra, les virus Ebola et H1N1. Au fil des siècles, nombre d’auteurs ont traité le sujet. Qu’on songe à La Fontaine avec ses « Animaux malades de la peste », à Federico Garcia Marquez avec « L’amour au temps du choléra » ou encore, bien évidemment à Albert Camus et son roman inoubliable « La peste ».

Il faut être reconnaissant aux Éditions Le Carrelet de rééditer un ouvrage complètement oublié, d’un auteur qui connut son heure de gloire, « Le vieux des routes » de Jean-Richard Bloch (1876-1947)..Publié une première fois en 1911, ce texte étonnant a été réédité en 1925.

C’est à Poitiers, la « capitale de l’Ouest », « une jolie ville en selle sur une croupe de plateau, le nez dressé au-dessus de ses jardins, les pieds dans le étriers des deux ponts qui menaient aux faubourgs » que se déroule drame.

Un jour, un vagabond, le « vieux des routes », fait son apparition dans la ville. Une arrivée qui sonne le tocsin car, peu de temps après, l’épidémie éclate. La première victime, « La Mère » « sentit un froid et se leva très pâle ». Suivront un enfant, un commissionnaire, un cocher et une marchande foraine. Le fléau se répand à une vitesse vertigineuse. « Un cordon sanitaire interdit toute communication entre la zone contaminée et le reste de la République ». On brûle les habitations des victimes, on badigeonne de formol les survivants, on généralise le port du masque. Mais, très vite, c’est l’anarchie. Les banques sont pillées tout comme le Bazar et les maisons des riches bourgeois. Nul ne paie plus ses dettes et la grève générale est décidée. Les mœurs se relâchent. « Comme un chancre, la ville gonfla le suc de ses vices avec les vices de sa banlieue ». Les habitants disparaissent peu à peu. Ils ne sont qu’une poignée à la fin de l’épidémie.

La Villa Bloch dite « La Mérigote » est devenue en février 20>19, un lieu de résidence pour artistes et écrivains.

Plusieurs illustrations originales agrémentent ce petit livre étonnant. À découvrir !

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Le Carrelet. Mars 2021. Préface d’Alberto Manguel. Postface d’Alain Quella-Villéger. 112 pages. 13 €.