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Publié le 15 juin dans Le Figaro
«La République n'effacera aucun nom ou aucune trace de son histoire.» Emmanuel Macron a été catégorique dimanche face au mouvement contestataire qui vise des monuments édifiés en hommage à certains personnages accusés de racisme. Dans la nuit de samedi à dimanche, un buste de Léon Gambetta avait fait les frais de cette campagne à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).
La Dépêche rapporte que l'œuvre signée Jean-Jules Cambos a été détachée de son socle situé place de l'Égalité et retrouvée devant la maison d'un Villeneuvois. L'acte n'a pas été revendiqué et pour l'heure aucun lien ne peut être établi avec un quelconque mouvement. Patrick Cassany, maire de la ville, entend cependant porter plainte.
Le buste de Léon Gambetta a été déboulonné place de l'Égalité à Villeneuve-sur-Lot. Capture d'écran/La Dépêche.
Si à Villeneuve on s'interroge, le doute n'est pas permis concernant la dégradation des monuments à la mémoire du roi Léopold II en Belgique. Mais comment expliquer l'acte de vandalisme qui a visé une statue de Jules César édifiée à Velzeke, petite ville située à 45 km à l'ouest de Bruxelles ? La lance que l'Empereur tenait dans une main a été arrachée et des doigts ont été cassés. Sous les inscriptions, les auteurs de la dégradation ont tagué le mot «krapuul». «Nous allons estimer plus précisément lundi l'ampleur des dégâts et les réparations à effectuer. Celles-ci seront à charge des auteurs», a déclaré le bourgmestre Jenne De Potter, d'après L'Avenir .
À Milan, la statue d'Indro Montanelli, célèbre journaliste du Corriere della Sera, a, elle, été aspergée de peinture rouge. L'inscription «raciste, violeur» a ajoutée en noir sur le socle. Le groupe Rete Studenti Milano e Lume, se présentant comme un «collectif universitaire» de la capitale lombarde, a revendiqué dimanche l'opération sur les réseaux sociaux.
«Un colonialiste qui a fait de l'esclavage une part importante de son activité politique ne peut et ne doit pas être célébré sur la place publique», a justifié cette organisation, demandant l'enlèvement de la statue. Classé à droite, Indro Montanelli (1909-2001) se disait «anticommuniste» et «anarcho-conservateur», ce qui lui valut d'être étiqueté comme «fasciste» par la gauche italienne durant les années 1970 et 1980.
«Raciste, violeur», ont écrit les membres du groupe «Rete Studenti Milano e Lume». MIGUEL MEDINA / AFP.
En 1935, il s'était porté volontaire pour la guerre coloniale du dictateur fasciste Benito Mussolini en Érythrée. Ces derniers jours, une association milanaise «anti-fasciste», I Sentinelli, avait exigé l'enlèvement de la statue, accusant le journaliste d'avoir épousé une enfant en Éthiopie durant la colonisation italienne, épisode dont Montanelli ne s'est jamais caché.
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D'autres actes de vandalisme ont eu lieu en France. A quelques jours du 80ème anniversaire de l'appel du 18 juin, deux statues du Général de Gaulle ont été vandalisées. Une dans le nord de la France, et une en Seine-Saint-Denis.
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