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Publié le 26 mars dans Le Figaro
L'opération du gouvernement pour prêter main-forte aux agriculteurs semble rencontrer l'adhésion du public. Jeudi, le ministre de l'Agriculture a rappelé que 40.000 personnes s'étaient manifestées et se disaient «prêtes à aller travailler» dans les champs pour aider les producteurs dans leur travail quotidien. Un succès qui avait été dévoilé hier par la FNSEA, et qui s'avère bienvenu, 24 heures seulement après le lancement de l'appel national à appuyer les agriculteurs, a salué Didier Guillaume : «il faut des mains», a-t-il rappelé, afin de compenser l'absence de la main-d’œuvre saisonnière, qui ne peut se déplacer à cause de l'épidémie. Au total, 200.000 personnes sont nécessaires, selon les estimations.
Le ministre a également récusé toute «contradiction» entre le confinement et cet appel au volontariat. «Nous sommes dans une situation où nous devons à la fois rester chez soi [...] mais si tous les Français restent chez eux, s'il n'y a plus d'activité économique, il n'y a plus d'alimentation», a rappelé le représentant du gouvernement.
Revenant sur la question de la fermeture des marchés, canal de distribution important pour les producteurs, Didier Guillaume a déclaré qu'il était, à titre personnel, «pour leur maintien». Ces plateformes sont essentielles pour les agriculteurs, 15 à 20% de leurs productions y transitant, a-t-il plaidé. Un «guide de bonnes pratiques sanitaires» a donc été établi, et les maires pourront demander leur réouverture à partir d'aujourd'hui, «dans le respect des règles sanitaires. Si la situation de certains marchés, comme à Paris, était «inacceptable», le bon fonctionnement de ces lieux est indispensable dans les «villages où c'est le seul moyen de faire ses courses», a souligné le ministre. «C’est aussi le seul moyen pour certaines personnes âgées dans les villages d’aller acheter de la nourriture», à condition, encore une fois, que les «barrières sanitaires» adéquates soient mises en place, en accord avec le préfet.
Pour faire ses courses en limitant au maximum le risque de contamination, «on ne s'embrasse pas [...], on ne s'approche pas à moins d'un mètre des gens [...], on essaie de toucher le moins de choses possible [...] on rentre chez soi, et lorsqu'on arrive chez soi [...] on se lave les mains, on jette les emballages et on rince ce qui doit être rincé», a conseillé le ministre.
Didier Guillaume a également concédé qu'il y avait un «absentéisme réel» dans la grande distribution, de l'ordre de «7, 10, 15, à 20%» selon les endroits. Pour limiter le besoin en main-d’œuvre, le ministre a estimé qu'il fallait «absolument faire des réorganisations», notamment en limitant les horaires d'ouverture des supermarchés, «afin de gagner du temps de travail des salariés». «Il n'y aura pas de pénurie alimentaire», dans tous les cas, grâce aux efforts de l'industrie agroalimentaire, a-t-il ajouté.