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Publié le 1 mai, sur France TV Info
À gauche de la porte d'entrée du 19 boulevard Clemenceau, quatre pavés dorés de 10 centimètres de côté viennent fraîchement d'être incrustés dans le trottoir, comme le montre sur Twitter le député LREM du Bas-Rhin.
Geste 80,000 fois répétés dans le monde par l'artiste allemand Guntner Demnig, aujourd'hui à Muttersholtz, Herrlisheim & Strasbourg. Les Stolpersteine font revivre les victimes de la Shoah à l'endroit où elles ont vécu. Emouvante cérémonie à la Synagogue pour conclure la journée pic.twitter.com/aCCDGFhMoY
— Thierry Michels (@ThierryMichels) 1 mai 2019
Pour la première fois, des pavés mémoriels (ou Stolpersteine en allemand) sont posés en Alsace en souvenir des Juifs alsaciens tués pendant la Seconde Guerre mondiale. Chacun décline l'histoire d'une vie terminée prématurément pendant la Seconde Guerre mondiale. "Ici habitait Lucie Brunschwig, née Meyer, née 1892, internée Drancy, déportée 1944 Auschwitz, assassinée 20.05.1944" est gravé sur l'un d'entre eux.
Imaginé en 1992 par l'artiste berlinois Gunter Demnig, le concept de "Stolperstein", littéralement "pierre sur laquelle on trébuche" en allemand, consiste à rappeler le destin des victimes du nazisme en faisant "buter" le regard des passants sur ces pavés de béton recouverts de laiton et gravés à la main. "J'ai commencé en 1992 à Cologne, en Allemagne, en mémoire des Roms déportés en mai 1944, car ce sont les premiers à avoir été déportés par les nazis. Mais dès le début, je me suis dit que je le ferai dans toute l'Europe et pour toutes les victimes de la barbarie nazie". L'artiste allemand a déjà posé 37.000 pavés de la mémoire dans 24 pays européens.
L'objectif est que d'ici plusieurs années Strasbourg compte des "Stolpersteine" pour chacun des 850 Juifs de la ville déportés et tués par le régime nazi, a expliqué Fabienne Regard, présidente de l'association Stolpersteine67 qui porte le projet à Strasbourg. "C'est l'idée qu'il faut réveiller la mémoire, ne pas se laisser endormir et qu'il faut trébucher pour se souvenir de ce qu'il s'est passé et éviter que cela ne se reproduise", a estimé le maire de Strasbourg, Roland Ries.