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Moins de deux ans après l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic, la communauté juive était à nouveau visée.
Les soupçons du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, en charge de l'enquête, s’orientent rapidement vers le groupe palestinien dissident de l'OLP d'Abou Nidal. Mais, l’enquête piétine.
En 2007, le juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic reprend le dossier. En 2008, le juge parvient à identifier deux suspects, deux Palestiniens réfugiés en Jordanie. Leur extradition n'aboutit pas. Le juge poursuit ses investigations. Et, ce travail minutieux permet la délivrance, le 20 février 2015, de trois mandats d'arrêt internationaux à l'encontre d'anciens membres présumés du groupe d'Abou Nidal. Deux d'entre eux sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando. Le troisième, d'avoir supervisé l’attaque. L’un vit en Norvège, l’autre à Ramallah, en territoire palestinien, à 15 kilomètres de Jérusalem et le dernier en Jordanie.
Les terroristes sont d'anciens membres présumés du Fatah-Conseil révolutionnaire, ou groupe d'Abou Nidal, mouvement dissident de l'Organisation de libération de la Palestine. Un groupe qui a revendiqué plusieurs dizaines d'opérations meurtrières dans plus de 20 pays dans les années 80, vers lequel les soupçons s'étaient déjà rapidement portés à l'époque, sans que l'enquête n'aboutisse.
35 années plus tard alors que les auteurs et le cerveau de l’attentat ont été identifiés nous attendons toujours qu’ils soient extradés de Jordanie et de Ramallah pour être jugés.
En 2016, la Jordanie rejette l'extradition vers la France de deux suspects de l'attentat, dont le cerveau présumé...
Un tel crime peut-il rester impuni ? Les terroristes peuvent-ils continuer à couler des jours heureux alors que les victimes sont dans l’attente d’un procès qui leur rendrait justice ?
On ne peut que regretter que la France se soit accommodée de cette situation et qu’elle n’ait même jamais réclamé à l’autorité palestinienne, que Mahmoud Kader Abed alias Hicham Harb, le principal responsable de l’attentat de la rue des Rosiers, réfugié à Ramallah, soit livré à la justice française.
35 ans après, les victimes et leurs familles n’en peuvent plus d’attendre, elles ont besoin de se reconstruire nous devons les y aider.
Francis KALIFAT
Président du CRIF