En juin 1940, ce consul du Portugal à Bordeaux a accordé des milliers de visas à des personnes fuyant le nazisme.
Publié dans La Croix le 24 juin 2016
Pour l’occasion, Monique Krohn a sorti de vieilles lettres, étalées sur le sofa de cet appartement du XVIIIe arrondissement parisien. L’une date de 1937. Elle est signée de son grand-père maternel, Georges Blum, un homme d’affaires belge de confession juive à l’époque installé à Paris.
« Il avait compris très tôt qu’il ne fallait pas se faire d’illusions sur Hitler », souligne, dans un français parfait, cette Américaine de 65 ans de passage dans la ville où s’est écrite une partie de son histoire familiale.
En juin 1940, fuyant l’avancée de l’armée allemande, ses grands-parents et sa mère Denise ont quitté la capitale et pris la route la direction du Sud-Ouest, accompagnés par d’autres membres de leur famille venus de Belgique.
Un « juste parmi les nations »
Un temps bloqués du côté d’Arcachon, ils ont réussi à obtenir un visa pour le Portugal et ont pu s’embarquer en ordre dispersé depuis Lisbonne pour les États-Unis. « Ma mère et ma grand-mère, qui avait la nationalité américaine, avaient pu partir rapidement, poursuit la francophone. Mais mon grand-père était resté coincé 3 mois. »
Comme tant d’autres, les Blum doivent leur salut à un Portugais, Aristides de Sousa Mendes, reconnu comme un « juste parmi les nations » en 1966 en Israël. Consul du Portugal à Bordeaux au début de la Seconde guerre mondiale, cet aristocrate catholique a désobéi aux ordres du régime de Salazar et refusé toute discrimination.
Il a accordé en quelques jours des sésames à des milliers de réfugiés – 30 000, dont un tiers de Juifs, selon certaines estimations – massés en Aquitaine.
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