Publié dans
Libération le 11 Avril 2016, écrit par Valentine Zuber, historienne à l'Ecole pratique des hautes études
La société française n’est pas désarmée face à la montée en visibilité du racisme et ses passages à l’acte : les provocations à la haine raciale, ethnique ou religieuse constituent des limites légales à la liberté d’expression garantie par la loi sur la presse de 1881. La loi Pleven de 1972, les lois dites mémorielles des années 1990-2000 ont encore accru le pouvoir de répression de ces actes et paroles anticivils. Certains ont pu considérer qu’elles constituaient des atteintes parfois disproportionnées à la liberté d’expression garantie par les traités internationaux que la France a ratifiés.
Elles ont aussi été soupçonnées de révéler une politique différentialiste de l’Etat à l’égard des victimes du racisme. La loi Gayssot, tout récemment constitutionnalisée, a été particulièrement critiquée pour son objet unique, la pénalisation du négationnisme au sujet de la Shoah, aux dépens d’autres génocides historiques, qu’ils soient arméniens ou rwandais.
http://www.liberation.fr/debats/2016/04/11/ensemble-plutot-que-concurren...