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Pour Millière, aucun doute : « Nous ne sommes en France, plus très éloignés de l'anomie ». Pour preuve de son inquiétante assertion l'auteur cite, voire assène, des exemples frappants dans les domaines les plus divers. Les vélibs et les embouteillages, les banlieues crasseuses et repliées sur elles-mêmes, les émeutes à répétition, le chômage qui ne recule pas, la pauvreté qui s'étend, la bureaucratie qui dévore les citoyens, la police qui a tendance à plus s'intéresser aux excès de vitesse qu'aux débordements des « jeunes » dans les territoires perdus de la République, la justice qui prononce des peines de prison qui ne sont pas effectuées, l'armée dont les budgets fondent à vive allure et qui se transforme peu à peu en brigade de secouristes. Sans oublier les usines qui ferment, la croissance qui stagne, les entrepreneurs qui s'expatrient et l'endettement du pays qui devient abyssal. Même la culture, cette perle traditionnelle de notre pays, n'est pas épargnée. « Tout est touché. Pétri. Refaçonné. Élimé. Oui. Conduit vers la cendre. Rien n'est censé échapper. Non ». C'est le temps de l'anomie, donc, mais aussi celui de l'hégémonie. « L'hégémonie érode le Judaïsme comme elle érode le christianisme ». Quant à l'Islam, « venu en France avec l'immigration » et qui n'est pas épargné par l'auteur, « il contribue à l'érosion. Il sert l'avancée de l'anomie »
Dans ce marasme véritablement apocalyptique, comment espérer voir le bout du tunnel ? L'auteur en appelle, sans trop de conviction, à Locke, Burke, Turgot, Tocqueville, Bastiat, Aron, Revel, Adam Smith, Carl Menger et Ludwig Von Mises.
Il y a, certes, des outrances dans ce livre, mais aussi des pistes de réflexion intéressantes. On regrettera que les chapitres soient lapidaires et peu développés. À découvrir.
(*) Éditions Tatamis. Avril 2014. 80 pages. 9,90 euros.