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Si l'on met de côté toute rhétorique incendiaire, est-il possible de dépasser les écarts importants entre Israël et le Hamas et obtenir un cessez-le-feu durable? Les exigences des deux côtés peuvent-elles être conciliées?
Afin de répondre à ces questions, il est nécessaire d’examiner les demandes de chaque côté et, plus important encore, leurs origines.
Dès les premiers jours de la guerre de Gaza, le Hamas a exigé la libération de ses membres arrêtés par Israël en Cisjordanie, l'extension de ses droits de pêche à 10 kilomètres de la côte de Gaza, l'ouverture de ses frontières et la construction d’un port et d’un aéroport.
Libérer une partie des prisonniers pourrait être une option envisageable - malgré une forte opposition de la population israélienne. Certains ont été re-arrêtés après avoir été libres pendant trois ans, car Israël a affirmé qu'ils ont violé les conditions de leur libération. L'extension des droits de pêche peut également être considérée.
En revanche, la demande concernant le port et l’aéroport est surréaliste, car Israël craint, à juste titre, que le Hamas ne les utilise pour faire passer des roquettes et d'autres armes.
Ainsi, la demande au cœur de la stratégie du Hamas et la raison d'être de cette guerre est d'ouvrir les points de passage frontaliers et de lever le blocus israélien et égyptien sur l'enclave, en place depuis 2006. Cette demande a été réitérée par les responsables du Hamas, y compris Muhammad Deif, le commandant reclus de l'aile militaire de l'organisation, dans une déclaration qu'il a faite mardi 29 juillet.
La levée du blocus de Gaza, une étroite enclave de 40 kilomètres bordée par Israël et l'Égypte, signifierait une vie presque normale pour 1,8 million d'habitants de Gaza, qui seront en mesure d'importer tous les produits alimentaires et biens qu'ils souhaitent, ainsi que voyager librement via l'Égypte.
Mais cela signifie aussi qu'ils pourraient abuser de la contrebande d'armes et d'argent pour financer de nouveau la militarisation de la bande de Gaza au lieu de construire des écoles, hôpitaux et logements. Dans l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la Seconde Guerre de Gaza de 2012 (l'Opération Plomb Durci), Israël avait déjà accepté de lever le blocus. Peut-on empêcher ce genre d’abus? Avec un bon suivi de l'Égypte, Israël et l'Autorité palestinienne, soutenue par des inspecteurs internationaux, ce n'est pas sorcier.
D'autre part, les objectifs d'Israël dans cette guerre sont limités et raisonnables. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré à plusieurs reprises que son objectif est de ramener le calme et la tranquillité en Israël notamment pour les habitants du sud qui vivent dans l'ombre des bombardements et des tirs de roquettes. "Nous répondrons au calme par le calme", a été son mantra… Lire la suite.