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642 hommes, femmes et enfants tués pour l'exemple. Le matin du 10 juin 1944, des soldats allemands de la Panzerdivision Das Reich de la Waffen-SS pénètrent à Oradour-sur-Glane. Une bourgade paisible de 1 574 habitants, proche de Limoges, où l'on n'a jamais vu d'Allemand. Sans même en connaître la raison, les Radounauds vont connaître l'un des épisodes les plus tragiques de la Seconde Guerre mondiale en France. Soixante-dix ans plus tard, alors qu'un ancien SS est inculpé pour meurtre lors du massacre commis à Oradour-sur-Glane, les raisons de ce déchaînement de violence sont encore difficiles à comprendre. Car le petit village tranquille n'avait rien d'un objectif militaire. Et c'est peut-être l'absence de résistance dans la population qui a poussé les soldats allemands à la massacrer…
Dans le calme
Le 10 juin 1944, 120 hommes appartenant à la division SS Das Reich du général Lammerding pénètrent à Oradour-sur-Glane. La compagnie est coutumière de l'extermination de civils : elle s'est déjà illustrée en Russie en laissant par exemple un terrible souvenir à Kharkiv (actuelle Ukraine) en 1943. En début d'après-midi, l'intégralité de la population est rassemblée sur le champ de foire sous prétexte d'une vérification d'identité et de perquisitions. Les Allemands agissent dans le calme, la population s'exécute sans broncher.
Les hommes sont séparés des femmes et des enfants. Ils sont divisés en six groupes enfermés dans des granges et sous la menace de mitraillettes. Vers 16 heures, les SS tuent sous un déluge de balles 189 hommes avant de mettre le feu aux granges bourrées de foin et de paille où ne gisent désormais que des cadavres. Pendant ce temps, 246 femmes et 207 enfants sont cloîtrés dans l'église Saint-Martin où la Das Reich dépose des explosifs dans la nef. Si la destruction de la voûte échoue, le feu commence de ravager l'édifice. L'épaisse fumée noire et suffocante asphyxie les femmes et les enfants, qui tentent de s'échapper. Les Allemands, placés aux alentours de l'édifice, abattent froidement tous ceux qui parviennent à s'échapper des flammes et pour s'assurer de l'extermination de tous les occupants, ils n'hésitent pas à mitrailler l'église. Leur forfait accompli, ils pillent le village et achèvent de l'incendier… Lire l’intégralité.
Pour aller plus loin :
À l'occasion des soixante-dix ans du massacre d'Oradour-sur-Glane, France 3 Limousin diffuse sur son site internet un "long format numérique", sorte de webdocumentaire qui retrace l'histoire de cette journée tragique et revient sur les grandes commémorations. Un reportage à ne pas manquer, notamment pour son traitement innovant et ses images aériennes du village filmées avec un drone.