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Affirmer son identité et adopter une posture offensive serait la meilleure arme contre le racisme ?
C’est un facteur d’équilibre d’assumer ce que l’on est. On aboutit à la schizophrénie et à des pathologies de l’aliénation quand on ne le fait pas. Assumer ce que l’on est, ce n’est pas rejeter l’autre, mais au contraire se mettre en condition pour l’accueillir. Y a-t-il une blessure ? Pendant toute la période où j’ai reçu des insultes – et je l’ai dit publiquement et sincèrement – cela ne me touchait pas. Je me préoccupais des millions de personnes qui affrontent le racisme au quotidien, et ne sont pas aussi armées que moi pour y faire face. Mais en écrivant Paroles de liberté (paru en mars chez Flammarion, ndlr), je me suis rendu compte que la blessure est là, même quand on croit y échapper.
Sans remettre en question cette blessure, comprenez-vous que certaines personnes aient pu penser que vous en avez trop fait, à ce moment-là, que vous étiez allée trop loin ?
C’est quoi, aller trop loin ? Je n’ai accepté qu’une invitation des médias : trois minutes au 20 heures de France 2. Jusqu’à présent, le seul reproche qu’on m’avait fait, c’était de ne pas avoir suffisamment dramatisé ces injures, et avec le recul, j’entends ce reproche. Est-ce qu’en défendant mes convictions, mon travail, je cherche la bagarre ? Je n’ai répondu à aucune injure, je n’ai déposé aucune plainte. Alors c’est quoi, « trop en faire » ? Sur France 2, j’ai dit : ceux qui me traitent de « guenon » m’expulsent de la famille humaine. J’ai ajouté : moi, je peux l’encaisser ; pour mes proches, c’est difficile. J’ai quatre enfants. Imaginez ce qu’ils ont pu ressentir… Lire la suite.
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans l'édition papier de La Vie datée du 5 juin (n°3588), disponible en kiosque et en version numérique en cliquant ici.