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Finalement, lorsque Michel Goldberg, maître de conférences, a alerté le Président de l’Université, tout le monde a semblé surpris de sa réaction et la seule personne à être stigmatisée a été celui-là même qui avait dénoncé ces clichés nauséeux, ces dialogues minables et cette ambiance malsaine. Il faut voir la pièce au second degré, ont allégué en chœur étudiants et membres de la hiérarchie de l’université.
Dans ce vingt-cinquième numéro des Études du CRIF, Michel Goldberg raconte les péripéties de cette lamentable affaire. Quant à Georges-Elia Sarfati, professeur des universités en linguistique française, il analyse, commente et déconstruit quelques textes périphériques à l’écriture et à la représentation de la pièce mise en cause : textes publiés par des collectifs, des étudiants ou l’administration de l’université.
En réalité, cette affaire témoigne de l’état de déliquescence intellectuelle des adeptes du « on peut tout dire ».
Non, on ne peut pas tout dire et il est même temps d’affirmer haut et fort que le nécessaire respect de la liberté d’expression se heurte à la non moins nécessaire protection des personnes visées par les stéréotypes, les clichés et la force des préjugés.
Rappelons à cet égard que le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale considère que la liberté d’expression n’est pas un droit absolu, et qu’il est soumis à certaines limitations énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme (art. 29, § 2 et 3, et art. 30) et dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (art. 19 et 20), qui convertissent en règles précises de droit international les principes qui y sont énoncés. Ces limitations résultent d’un juste équilibre entre les obligations découlant de l’article 4 de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et de la nécessité de protéger ces libertés fondamentales.