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La chaîne Arte programme à nouveau le 7 Octobre 2004 un film sur le conflit israélo-palestinien. La fréquence des programmations sur ce conflit est supérieure à celle de tous les conflits de la planète réunis. Nous partageons tous une tradition philosophique qui veut que celui qui tue un homme tue l'humanité tout entière. Néanmoins force est de constater que le coût en vies humaines au Proche-Orient se situe à 4.000, contre 200.000 pour la guerre civile en Algérie, 500.000 en Irak, 1.000.000 au Soudan, sans parler de tant d'autres massacres et barbaries de ce début de troisième millénaire.
La concentration sur ce thème n'aurait pas de conséquence néfaste si nous ne vivions pas une vague d'actes antisémites. Or, l'une des causes, parmi d'autres, de cette vague est incontestablement l'importation sur notre territoire d'une guerre qui se situe à des milliers de kilomètres. Nous savons que nombreux sont ceux qui assimilent Juif et Israélien. L'antisionisme que dégagent trop souvent les films qui sont présentés tend à délégitimer l'Etat d'Israël, et, nolens volens, à légitimer l'antisémitisme.
Le Gouvernement lutte contre le phénomène raciste et antisémite. Il serait judicieux de contribuer à ce combat en présentant d'autres sujets. Il n'en manque pas. On ne voit pas quel est l'intérêt de la France et l'Allemagne, qui se partagent le contrôle d'Arte, de risquer de contribuer à mettre de l'huile sur le feu. Les chaînes publiques n'ont pas vocation à aggraver les clivages au sein de la communauté nationale quand elles pourraient contribuer à la paix civile.
Je vous prie de croire, à mes sentiments distingués.
Roger CUKIERMAN
Président du CRIF