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L'élection a été précédée d'une réunion au Conseil Economique et Social où, interrogés par Antoine Spire, rédacteur en chef du Droit de Vivre,Jean Paul Delevoye, président du CESE, Jacques Attali, Caroline Fourest et Robert Badinter avaient présenté aux délégués de la LICRA leurs réflexions, parfois divergentes, sur l'antisémitisme et le racisme dans notre pays. Au cours du diner à l'Hotel de Ville de Paris, présidé par Anne Hidalgo, première adjointe, en présence de Vincent Peillon, ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud Belkacem, ministre des Droits des Femmes et Porte Parole du gouvernement, de Pierre Aidenbaum, maire du 3e arrondissement et ancien président de la LICRA, de Dominique Baudis, défenseur des Droits, de Mohamed Moussaoui, président du CFCM, de Richard Prasquier président du CRIF, de nombreux dirigeants associatifs, de militants des droits de l'homme et de délégués de la LICRA, un prix spécial a été remis à Robert Badinter, ancien ministre de la Justice, ancien Président du Conseil Constituionnel pour l'ensemble de son oeuvre. Celui-ci, qui a écrit un livret d'opéra qui doit être présenté en première à Lyon le 27 mars, a rappelé de Schwartzbard, obtenu par son propre mentor Henri Torres. Robert Badinter a insisté sur la pérennité du thème du "grand complot juif", de l'antisémitisme dans le monde arabe et des risques spécifiques faisait peser Internet.
La LICRA a interpellé les pouvoirs publics pour que l'année 2014 soit nommée année de lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
Nous publions ici l'intégralité du discours d’Alain Jakubowicz à l'Hôtel de Ville. Ce discours a été précédé de l'émouvante audition de l'allocution de Leon Blum, invité par la LICA pour son 9e congrès, en 1938, quelques semaines après la Nuit de Cristal.
Dans son discours, Alain Jakubowicz fait allusion au caractère structurel de l'antisémitisme dans notre pays, caractère apparemment mis en doute par les conclusions du récent rapport de la CNDCH, sur lesquelles nous aurons nous-mêmes l'occasion de revenir et dont la présentation dans la presse n'a pas manqué non plus de nous interloquer...
Richard Prasquier
Président du CRIF
Intégralité du discours, introduit par un extrait audio du discours de Léon Blum :
« Voilà, mes chers Amis, ce que je voulais vous dire ce soir. Et ce n'est pas parce que nous sommes ici réunis dans cette atmosphère, à cause du milieu, à cause des circonstances que je veux malgré tout achever des paroles aussi amères que celle que je viens de prononcer par des mots d'espoir, cet espoir que je porte jusqu'au plus profond de moi-même.
Je ne crois pas que la catastrophe de l'humanité soit irréparable. Je suis sûr que la civilisation reprendra son chemin. Une éclipse peut se prolonger, elle ne supprime pas pour cela le soleil. En face de quoi sommes-nous ? Au bout du compte, pour moi, je crois que ce qui se passe c'est selon des modalités particulières à certains pays, explicable par leur histoire intérieure une des formes du délire mental qui a plus ou moins frappé l'humanité entière après la guerre de 1914-1918.
L'humanité a été « choquée » au sens pathologique du mot, elle a été commotionnée, et c'est ce choc, cette commotion qui dans certains territoires du globe – et pour des raisons que l'on pourrait reconstituer- ont pris des formes étranges et barbares.
Cela ne s'était pas vu depuis des siècles. Depuis combien de siècles l'humanité avait-elle connu quelque chose qui l'eut agitée à ce point dans ses profondeurs ?
Ne vous étonnez pas, il n'y a pas de disproportion entre les faits et la cause. Depuis la guerre, l'humanité a connu d'étranges maladies et cela en est une à bien des égards et la pire de toutes. Mais l'humanité guérira, l'humanité guérira parce qu'elle doit continuer à vivre. Il faut donc supporter l'épreuve avec confiance, la supporter avec courage, sans égoïsme, sans forfanterie, sans peur, sans honte. Il faut bannir de soi toutes les formes mesquines et si facilement dégradantes de la crainte. »
Mesdames, Messieurs,
Mes chers amis,
Il y a 75 ans, le 26 novembre 1938, à l’occasion de son 9e Congrès, au cours d’un dîner qu’on appelait alors « banquet », la Licra accueillait à l’Aéro-club de France celui qui était encore quelques mois auparavant président du Conseil, Monsieur Léon Blum.
Il recevait ce soir-là de la part des militants présents une véritable ovation, après un discours d'anthologie dont vous venez d’entendre la dernière partie et qu’il concluait par cette phrase :
« Nous traversons à bien des égards une phase périlleuse et cruelle de l'Histoire, mais nous verrons d'autres jours et après-nous les enfants de nos enfants et les enfants de nos petits-enfants ».
Deux mois après les accords de Munich et deux semaines après la nuit de cristal, ce message d’espoir avait été précédé de mots sombres sur le sort qui était réservé aux juifs d’Europe, de paroles incisives sur la propagande raciale et raciste qui se propageait alors et de pensées lucides sur la situation critique dans lequel notre pays et le monde se trouvaient. Il ne soupçonnait pas les profondeurs de l’abysse dans lequel l’humanité allait basculer, mais il imaginait déjà qu’elle était capable de se relever.
Si la crise économique, sociale et morale à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés est profonde, la Licra sait mieux que quiconque que la France de 2012 n’est pas la France des années 1930 dans une Europe en proie au nazisme.
Nous le savons mieux que quiconque parce que c’est la genèse, c’est l’histoire, c’est l’identité même de notre mouvement.
Cette histoire dont les premières pages furent écrites par Bernard Lecache, Lazare Rachline, Simon Goldenberg, Henry Torres et bien d’autres encore, en 1926, en créant la « Ligue contre les pogroms » rapidement rebaptisée Lica, « Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme », avec un « r », absent de l’acronyme, mais déjà présent dans la dénomination, fidèle à la volonté de nos fondateurs de n’oublier personne dans le combat universaliste contre le racisme.
Cet universalisme du combat contre le racisme et l’antisémitisme, nous sommes fiers, 87 ans plus tard, de le revendiquer haut et fort, contre vents et marées, contre l’air du temps et les mauvais procès qui nous sont faits.
La tâche n’est pas aisée et le constat est amer, mais il nous faut voir la situation avec lucidité.
En ce début de 21e siècle, le populisme renait de ses cendres en Europe, sur fond de crise économique, avec son lot de xénophobie et de bouc-émissaires.
En ce début de 21e siècle, chez nous, en France, 6,4 millions voix se sont portés, lors des dernières élections présidentielles, sur la candidate d’un parti créé par d’anciens collaborateurs, racistes et antisémites.
En ce début de 21e siècle, 69% de nos concitoyens estiment qu’il y a trop d’étrangers en France et 73% pensent que les immigrés viennent chez nous pour profiter de la protection sociale.
En ce début de 21e siècle, des militants d’extrême droite défilent dans les rues de Paris, de Lyon et d’ailleurs, en faisant le salut nazi et en scandant des slogans racistes et homophobes sans que cela gêne grand monde.
En ce début de 21e siècle, des jeunes gens qui ont eu le tort de vouloir aider un couple d’automobilistes et d’être un peu « bronzés », se sont fait tirer dessus à la carabine, parce qu’« on est en France ici, on est chez nous ! », dans un département qui venait d’élire un député FN à l’Assemblée nationale.
En ce début de 21e siècle, des sportifs amateurs dont la peau est trop sombre ou les cheveux trop frisés, se font injurier toutes les fins de semaine sur les stades communaux de France et de Navarre.
Voilà pour les « constantes », les intangibles, si j’ose dire, auxquels on ajoutera la persistance des discriminations à l’embauche, au logement, à l’entrée dans les établissements de nuit, qui frappent toujours les mêmes populations.
Un élément ne manque pas d’être alarmant : l’immixtion de ces phénomènes dans des lieux qu’on pensait, qu’on espérait protégés, telle cette école d’un village du sud-ouest de la France, dans laquelle les enfants ont tiré une ligne sous le préau, qu’un petit enfant métis n’avait pas le droit de franchir, sans qu’aucun adulte ne juge opportun de réagir…jusqu’à l’intervention énergique de la présidente de notre section locale, alertée par les parents de la petite victime qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait.
Mais au-delà de ces phénomènes hélas pérennes, il en est de nouveau, que nous n’avons pas vu, voulu voir, ou dont nous n’avons pas mesuré la gravité et la dangerosité. Il faut dire que ces phénomènes bouleversent tous les fondamentaux de notre combat antiraciste, selon lesquels l’immigré, le noir, l’Arabe, le Juif sont consubstantiellement des victimes et le raciste nécessairement blanc, chrétien et de droite.
Sur fond de communautarisme, d’islamisme radical, de conflit israélo-palestinien et de concurrence mémorielle, est apparu dans nos villes et nos cités un racisme inter communautaire, sous la forme d’un antisémitisme dont la virulence n’a rien à envier à celui d’extrême droite, dont il a d’ailleurs repris les poncifs et la littérature.
L’entreprise, il faut le dire, vient de loin. Elle a, de fait, été imaginée, institutionnalisée et labélisée à l’occasion de la conférence de Durban en 2001. Le principe en est simple : il suffit de substituer le mot « sioniste » à celui de « juif ».
L’idée a rapidement trouvé ses « idéologues », composés d’islamistes radicaux, avec la complicité objective d’apprentis sorciers du conflit israélo-palestinien qui, au nom d’un tiers-mondisme béat, se complaisent à importer et exalter les tensions communautaires sur notre territoire.
D’aucuns en ont même fait leur fonds de commerce, comme cet ancien comique, devenu adepte d’Ahmadinejad, et compagnon de route de Faurisson, Soral et Le Pen, preuve s’il en est que ce prétendu « nouvel antisémitisme » n’a rien de bien nouveau.
Mais ne nous voilons pas la face : la « mayonnaise » a pris.
Quand on désigne à de jeunes désœuvrés qui se sentent, à tort ou à raison, laissés pour compte de la société, sans racine, sans diplôme, sans travail et surtout sans espoir, ceux qui seraient les responsables de leurs malheurs, pourquoi ne le croiraient-ils pas ?
Ces responsables, ce sont les « céfrans », les « blancs », les « fromages », dont ils sont à la fois si proches et si éloignés, cibles de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le racisme anti-blanc. Le terme est sans doute impropre, s’agissant d’un phénomène qui n’a pas la même ampleur et ne relève pas des mêmes mécanismes que le racisme au sens où nous l’entendons habituellement. Devenons-nous pour autant l’ignorer ?
Mais les vrais responsables du malheur des jeunes embrigadés du djihad, ce sont les « feujs », les « juifs », les « sionistes », ceux qui ont le pouvoir, l’argent et le monopole de la souffrance, ceux qui « massacrent les enfants palestiniens », peu important qu’ils soient à des milliers de kilomètres des faits ainsi dénoncés, dès lors qu’ils portent la même kippa…
Aujourd’hui, l’antisémitisme « new-look » est tendance et se porte fièrement dans certains quartiers. Pire, l’humanisme passe par cet « antisionitémitisme » dans certains milieux, quand il est question du conflit du proche orient. Le plus illustre de ses « ambassadeurs », récemment décédé, ne s’est-il pas vu proposer ni plus ni moins que le Panthéon ?
Nous sommes bien placés, à la Licra pour prendre la mesure du mal. Tous nos intervenants dans les collèges et les lycées nous confirment ce que les auteurs des « territoires perdus de la République » décrivaient déjà il y a plus de dix ans. Oui, Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, le mal gangrène les bancs de nos écoles. Comme ce gamin, il y a quelques mois seulement, qui, saisi en classe par une rage de dents, a déclaré à notre intervenant qui lui recommandait d’aller chez le dentiste qu’il s’y refusait, parce que le dentiste de son quartier est feuj et qu’il préférait avoir mal aux dents que d’aller chez un dentiste feuj…
Certains me disent qu’il n’est pas bon de parler de cet antisémitisme des cités, qu’il ne faut pas stigmatiser les banlieues et les populations qui les habitent, que cela renvoie au seul A de la Licra, que ce n’est pas bon pour notre image.
Je leur réponds que ce n’est pas en cachant le mal qui nous dérange qu’on le soignera et que ce n’est pas parce certains, hélas de plus en plus nombreux, instrumentalisent ce mal pour jeter l’opprobre sur l’ensemble de la communauté musulmane, que nous devons faire semblant de ne pas le voir. Au contraire. Je refuse de laisser le combat contre l’intégrisme aux extrêmes. On ne demande pas aux pyromanes d’éteindre les incendies.
Et à ceux qui prétendent que l’antisémitisme serait conjoncturel quand le racisme serait structurel, je les invite à revoir les statistiques du ministère de l’Intérieur, et à aller eux-mêmes expliquer aux familles Halimi, Sandler et Monsonego que leurs enfants ont été massacrés par une conjoncture…
D’autres se posent la question de savoir s’il est possible de combattre à la fois le racisme et l’antisémitisme, alors que les actes antisémites, en augmentation de 58% en 2012 sont, le plus souvent perpétrés par des jeunes gens qui se revendiquent de l’islam.
La réponse est oui, mille fois oui. Non seulement nous le pouvons, mais nous le devons.
Le problème n’est pas l’islam. L’islam, n’en déplaise à certains, est partie intégrante et intégrée de la société française. Le problème c’est l’islamisme. Quatre petites lettres en plus qui dénaturent, outragent et offensent les cinq premières. Quatre petites lettres porteuses de haine, de violence et de mort. Quatre petites lettres qui sont un danger pour l’islam. Les pires ennemis des musulmans ne sont pas les islamophobes, mais les islamistes intégristes, racistes, antisémites, sexistes, homophobes et liberticides. Les musulmans de France ont besoin d’être aidés, pas stigmatisés. Chaque acte raciste dont ils sont victimes alimente les rangs de l’islamisme. Il nous appartient de soutenir les tenants d’un islam éclairé, d’un islam des Lumières, d’un islam qui ne soit pas un « islam en France », mais un « islam de France ». Le seul fait que Hassen Chalgoumi, imam de Drancy, dont je salue la présence à nos côtés ce soir, est à ce point honni par les extrémistes de tout poil justifie que nous soyons à ses côtés. Comme nous devons être aux côtés de Latifa Ibn Ziaten, également avec nous et je l'en remercie, dont le fils a été assassiné par Mohamed Merah au nom d’un islam qui n’était pas le sien. Mais attention, à force de les montrer en exemple, de ne pas affaiblir Hassen Chagoulmi, Latifa Ibn Ziaten et leurs amis, aujourd’hui trop peu nombreux. Si nous voulons qu'ils soient entendus au sein de la communauté musulmane, prenons garde à ne pas les isoler de leurs coreligionnaires. Nous ne triompherons de l’islamisme qu’avec les musulmans, pas contre eux.
Combattre le racisme, l'antisémitisme et l'intégrisme, passe par le combat des valeurs et notamment de la laïcité, joyau de la République trop souvent malmené, comme encore ces derniers jours, avec l'arrêt de la Cour de cassation dans l'affaire de la crèche Baby Loup. Non, Messieurs les Magistrats de la Cour suprême, le fait d'interdire le port du voile à une salariée dans une crèche ne constitue pas une discrimination, mais le gage de la neutralité religieuse dans le lieu le plus important qui soit, celui où débute l'apprentissage du vivre ensemble par les citoyens de demain.
Combattre le racisme, l’antisémitisme et l’intégrisme, c’est comprendre et respecter les religions, toutes les religions, mais refuser le délit de blasphème et l’immixtion du religieux hors de la sphère privée.
Combattre le racisme, l'antisémitisme et l'intégrisme, passe par une volonté politique forte, affirmée, au plus haut niveau de l'État.
Nous saluons à cet égard la réactivation du Comité interministériel de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, le CILCRA, que nous appelions de nos vœux depuis 2010.
Nous croyons dans la transversalité interministérielle pour sortir du cloisonnement dans lequel la thématique des droits de l'homme a trop longtemps été enfermée. On ne traite pas le problème de la ville séparément du problème de l'école, du problème de la sécurité, du problème du logement, de celui l’emploi, de la jeunesse, du sport, etc.
Mais la volonté n'est rien sans les moyens. Un comité interministériel ne fonctionne valablement, on le sait, que s’il est directement rattaché au premier ministre et ses travaux suivis au plus haut niveau des cabinets ministériels. Il doit également être doté de moyens financiers et humains à la hauteur des missions qui lui sont dévolues.
Nous avons pris connaissance du programme d'action présenté par le Premier ministre le 26 février dernier. Les pistes en sont intéressantes, notamment en termes de formation des agents de l’État, de lutte sur internet, d’initiatives culturelles et mémorielles, d’éveil de la conscience civique des jeunes, de sensibilisation des élites dirigeantes, d’aide aux victimes, d’action citoyenne dans le sport et de diversité dans l’entreprise.
Nous attendons de voir. Le Préfet Guyot, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sait qu'il peut compter sur notre coopération active. La tâche est immense. Nous espérons ne pas être déçus.
Combattre le racisme, l'antisémitisme et l'intégrisme nécessite enfin d'y associer la nation tout entière.
« Je crois profondément que nous ne pourrons résoudre les problèmes de notre temps que si nous les résolvons ensemble, que nous ne pourrons parfaire notre union que si nous comprenons que nous avons tous une histoire différente, mais que nous partageons de mêmes espoirs, que nous ne venons pas du même endroit, mais que nous voulons aller dans la même direction, vers un avenir meilleur pour nos enfants et petits-enfants. »
Ces mots rappellent à s’y méprendre ceux du président Léon Blum lors du 9e Congrès de la Lica. Ce ne sont pourtant pas les siens, mais ceux prononcés par le président Barack Obama, en 2008 à Philadelphie, à l’occasion d’un des grands discours que les États-Unis d’Amérique ont connus.
Nous sommes convaincus, avec le président Obama, « que nous ne pourrons résoudre les problèmes de notre temps que si nous les résolvons ensemble, que nous ne pourrons parfaire notre union que si nous comprenons que nous avons tous une histoire différente, mais que nous partageons de mêmes espoirs, que nous ne venons pas du même endroit, mais que nous voulons aller dans la même direction, vers un avenir meilleur pour nos enfants et petits-enfants. »
J’ai entendu l’appel au rassemblement lancé par le Président de la République dimanche dernier à Toulouse, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’école Ozar Hatorah et aux militaires assassinés à Montauban.
Ce discours ne doit pas rester sans lendemain. Les questions relatives au racisme, à l’antisémitisme, à la laïcité, à la citoyenneté, au modèle d’intégration, doivent être largement expliquées et débattues dans toutes les sphères de la société française, à l’école, au collège, au lycée et dans les universités, dans le monde du sport et de l’entreprise, dans les associations, les milieux professionnels et les cellules familiales. Il en va de la cohésion sociale sans laquelle il ne peut y avoir de sortie de crise. Le repli communautaire et la stigmatisation de bouc-émissaires conduisent à la division et c’est d’unité dont on a besoin.
Afin d’adresser un message fort et clair à nos concitoyens, la Licra lance à partir de ce soir une grande campagne pour demander au Premier ministre de faire de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme la grande cause nationale de l’année 2014.
J’invite chacun de vous, élus politiques, représentants de partis, chefs d’entreprise, dirigeants associatifs et sportifs, simples citoyens présents ce soir, à signer la pétition que nous allons mettre en ligne dans les prochains jours, pour lancer un grand mouvement national porteur d’espoir et de confiance dans les vraies valeurs de la France.
Nous voulons croire, avec le président Léon Blum « qu’une éclipse peut se prolonger, elle ne supprime pas pour cela le soleil».
Je vous remercie.