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Il met en scène et interprète avec la même folie et le même talent, ces grandes figures de l'histoire qui pour approcher le rêve d'un système économique « idéal », se sont appuyés sur une « vérité » scientifique prônant la supériorité d'une « race » blanche, appelée à dominer le monde. De Platon à Pétain, philosophes de l'antiquité, éminents scientifiques, économistes renommés et hommes d'état respectables …. se succèdent sur scène dans des déclarations authentiques qui progressent vers l'élaboration de l'effrayante théorie. Un rêve qui, de l'esclavagisme à l'antisémitisme aboutira à la mise en place de la terrifiante solution finale. L'ère industrielle par la rentabilité du produit « humain » était ouverte !
La presse a dit de “Lettres de délation” : Seul en scène, François Bourcier incarne ces « braves gens » qui, pour des raisons souvent obscures, mais toujours nauséabondes, se sont transformés en « corbeaux ». Leurs cibles ? Les Juifs, les communistes, les francs-maçons entre autres. Superbe et bouleversant spectacle conçu d’après un livre d’André Halimi, « Lettres de délation » n’est pas un réquisitoire, juste un témoignage aussi dérangeant que salutaire. Télérama
Bref survol :
Aristote recommande “qu'une loi défende d'élever aucun enfant difforme. Et dans les cas d'accroissement excessif des naissances, une limite numérique doit dès lors être fixée à la procréation, et si des couples deviennent féconds au-delà de la limite légale, l'avortement sera pratiqué avant que vie et sensibilité surviennent dans l'embryon”.
Sénèque estime que “noyer les enfants à la naissance est un acte ordinaire et raisonnable”.
Tacite considère comme un acte “sinistre et grossier” l'usage chez les juifs d'interdire de tuer un de leurs enfants après le premier-né.
L'infanticide pratiqué en Grèce l'est aussi dans tout le monde antique. A Rome des amas d'ossements de nouveaux nés ont été retrouvés dans les égouts.
Plus près de nous dans le sud des Etats-Unis, après l'abolition de l'esclavage en 1808, certaines plantations se livrent à des tests d'élevage humain. En 1900 avec le développement de la génétique, l'eugénisme se développe en Europe. En Australie, un missionnaire allemand, T.J.Bishof recommande de concentrer les Aborigènes dans des « zones » pour empêcher qu'ils ne rencontrent des colons européens.
Aux USA, 1911 à 1930, 24 Etats promulguent des lois visant à la stérilisation de certains « inadaptés » sociaux...
Une liste tristement longue...
Ce spectacle nous aide à mieux comprendre certaines postures de notre présent encore trop encombré des traces de ce passé.
François Bourcier, comédien - metteur en scène
Issu de l'Ecole de la Rue Blanche et du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, des classes d'Antoine Vitez, de Jean-Pierre Miquel et Jacques Serres, François Bourcier est metteur en scène, comédien et enseigne aussi l'Art Dramatique à l'Université d'Evry en ADS et aux Ateliers.
Metteur en scène de Sylvie Jolie, il a signé plus d'une trentaine de mises en scène de théâtre dans des genres délibérément différents. De “L'avare” au Théâtre Gérard Philippe à St Denis à “Libres pensées” de San Antonio au théâtre Marigny chez Robert Hossein, en passant par “Le malade imaginaire” avec Jean-Claude Dreyfus, “La belle et la bête” au Centre Dramatique National de Lille et “Le Secret du Temps plié” de et avec Gauthier Fourcade, “Sacco et Vanzetti” d'Alain Guyard avec Dau et Catella et “Femmes Passées sous Silence” représentés respectivement au théâtre du Chêne Noir des Festivals d’Avignon 2009 et 2010.
Récompensé à plusieurs reprises, il a obtenu le Prix Théâtre des Rencontres Internationales Georges Brassens en 1989, une nomination aux Molières en 1994 et en 1996 pour le spectacle de Sylvie Joly, meilleur spectacle comique, et il obtient le Molière des Etudiants 2006 pour son interprétation et la mise en scène de “Lettres de Délation”.
François Bourcier a une trentaine de pièces à son actif. Il débute dans la pièce ”La Tour de Nesle” d'Alexandre Dumas et fait partie pendant quatre ans de la compagnie des Baladins en Agenais de Roger Louret.
A la Comédie française, il est à l'affiche de “Sertorius” et du “Voyage de Monsieur Périchon”. Il joue aussi auprès de Jean-Marc Barr, dans “Technique pour un coup d'État” chez Daniel Mesguich qui l'engage dans Hamlet. Hamlet qu'il retrouvera à Chaillot avec Antoine Vitez.
On a également pu l’apercevoir sur le petit écran dans des séries télé comme "Un homme en colère" avec Richard Bohringer, "Cas de divorce" ou "Carine et Harry"... et au cinéma, dans In-sect, entre autres, où il tient le rôle principal, en 2006.
Avec “Race(s)”, il signe son troisième « seul en scène », dans la lignée des très remarqués “Lettres de Délation” d'après le livre d'André Halimi et “Résister c'est Exister” d'Alain Guyard… La mise en scène mêlant images vidéo, musique, masques accompagne le subtil jeu de l'acteur qui navigue entre les extrêmes. Ici, la gravité côtoie l'insouciance, l’effrayant- le burlesque, l'abominable - le ridicule. Derrière les masques et leurs caricatures se cache la terrifiante réalité qui se dévoile au fur et à mesure du spectacle… Le jeu de l’acteur passe du masque de la Commedia dell'arte aux masques balinais en bois, jusqu'au latex et aux lunettes, pour finir à visage découvert.
François Bourcier dans "Race(s)"
Collectif d'auteurs
du 7 au 28 juillet 2012 à 21 heures
au Théâtre de l’Esperluette
8, rue Ledru Rollin
84000 Avignon
Téléphone réservation
+33 (0)6 52 37 67 41