Actualités
|
Publié le 1 Avril 2011

Scandale diplomatique : Des négociations secrètes avec l’Iran pour laver les responsables des attentats de Buenos Aires ?

Samedi 26 mars 2011, le quotidien argentin Perfil a publié une information inquiétante. Le journaliste Pepe Eliaschev y affirmait que l’Argentine s’était engagée dans un processus de négociation avec l’Iran pour abandonner toutes poursuites contre les responsables de l’attentat de l’Ambassade d’Israel à Buenos Aires de 1992 et du centre communautaire israélite de l’AMIA en 1994, en contrepartie du développement des relations commerciales en faveur de l’Argentine, un pays très fortement endetté. Cette négociation secrète aurait été entreprise les 23 et 24 janvier dernier dans la ville syrienne de Alep par le ministre des affaires étrangères argentin Hector Timerman, avec le président syrien Bashar El Asad et son ministre Walid al-Mohalem.




La nouvelle a rapidement déclenché un tollé. Israël, par la voix du porte-parole du ministère des affaires étrangères Ygal Palmor, a demandé dès dimanche 27 mars à l’Argentine de clarifier sa position, alors que le ministre des affaires étrangères Hector Timerman avait prévu une visite en Israël le 5 avril 2011. Mercredi, un député argentin a pris l’initiative de demander à Timerman de se justifier sur ses relations avec l’Iran.



Les attentats de l’ambassade d’Israel et de l’AMIA avaient fait respectivement 29 et 85 morts, tués par des groupes terroristes en lien avec l’Iran. La nouvelle d’une « négociation secrète » apparaît d’autant plus choquante que le pays traverse un processus de réconciliation et d’établissement de la Vérité concernant « la guerre sale », qui conduit actuellement à inculper des généraux pour la mort de civils argentins dans des conditions maintenues longtemps secrètes.



Mais le président de l’AMIA, Guillermo Borger invite à la prudence. Le responsable communautaire s’est entretenu avec Hector Timerman dès dimanche dernier et le ministre lui a démenti « catégoriquement » ces allégations qui ne seraient que purs « mensonges ». Alors, pour le président de l’AMIA, Guillermo Borger, l’information du journal Perfil est probablement « fausse ». Comment expliquer en effet l’existence d’une telle négociation alors que la présidente Kirchner s’était engagée dans une procédure active de demande d’inculpation des responsables de l’attentat de l’AMIA ? Pour certains, la source du journaliste à l’origine de la révélation, Eliaschev, ne serait rien de plus… qu’un télégramme du ministre des affaires étrangères iranien Ali Akbar Salehi au président Mahmoud Ahmadinejad. Aurait-on alors affaire à une manipulation iranienne ?



Avant de prendre une décision concernant l’annulation ou le maintien de la venue du ministre des affaires étrangères argentin Hector Timerman, Israel attend en tous cas toujours un démenti officiel du gouvernement argentin.



Eve Gani



Photo : D.R.