La nouvelle a rapidement déclenché un tollé. Israël, par la voix du porte-parole du ministère des affaires étrangères Ygal Palmor, a demandé dès dimanche 27 mars à l’Argentine de clarifier sa position, alors que le ministre des affaires étrangères Hector Timerman avait prévu une visite en Israël le 5 avril 2011. Mercredi, un député argentin a pris l’initiative de demander à Timerman de se justifier sur ses relations avec l’Iran.
Les attentats de l’ambassade d’Israel et de l’AMIA avaient fait respectivement 29 et 85 morts, tués par des groupes terroristes en lien avec l’Iran. La nouvelle d’une « négociation secrète » apparaît d’autant plus choquante que le pays traverse un processus de réconciliation et d’établissement de la Vérité concernant « la guerre sale », qui conduit actuellement à inculper des généraux pour la mort de civils argentins dans des conditions maintenues longtemps secrètes.
Mais le président de l’AMIA, Guillermo Borger invite à la prudence. Le responsable communautaire s’est entretenu avec Hector Timerman dès dimanche dernier et le ministre lui a démenti « catégoriquement » ces allégations qui ne seraient que purs « mensonges ». Alors, pour le président de l’AMIA, Guillermo Borger, l’information du journal Perfil est probablement « fausse ». Comment expliquer en effet l’existence d’une telle négociation alors que la présidente Kirchner s’était engagée dans une procédure active de demande d’inculpation des responsables de l’attentat de l’AMIA ? Pour certains, la source du journaliste à l’origine de la révélation, Eliaschev, ne serait rien de plus… qu’un télégramme du ministre des affaires étrangères iranien Ali Akbar Salehi au président Mahmoud Ahmadinejad. Aurait-on alors affaire à une manipulation iranienne ?
Avant de prendre une décision concernant l’annulation ou le maintien de la venue du ministre des affaires étrangères argentin Hector Timerman, Israel attend en tous cas toujours un démenti officiel du gouvernement argentin.
Eve Gani
Photo : D.R.