En Irak, de nombreux dirigeants chiites aux affaires estiment avoir «une reconnaissance morale» à l'égard du régime syrien, qui les a abrités pendant la dictature de Saddam Hussein. C'est le cas du premier ministre Nouri al-Maliki ou d'Adel Abdel Mahdi, mais aussi du sunnite Iyad Allaoui, ainsi que du président de la république le Kurde Jalal Talabani, qui disposa longtemps d'un passeport diplomatique syrien. Même si cette « dette morale » remonte à l'époque d'Hafez al-Assad, le père du président Bachar el-Assad, ces leaders irakiens affichent un prudent attentisme face à la révolte qui menace la Syrie. Il n'y a guère que les responsables sunnites des provinces limitrophes de la Syrie pour se déclarer ouvertement aux côtés des manifestants anti-Bachar au nom de la solidarité confessionnelle. Plusieurs tribus les Shammar notamment sont à cheval sur les territoires syrien et irakien.