Phénomène aux multiples implications politiques, sociales, économiques, juridiques et morales, la Shoah signifie l’extermination par le régime nazi et les régimes qui ont collaboré avec celui-ci, pendant la Deuxième Guerre mondiale, de six millions de Juifs. L’anéantissement de près des deux-tiers du judaïsme européen a été précédé, dans tous les pays conquis ou alliés du Troisième Reich, par des persécutions méthodiques infligées aux Juifs, une législation discriminatoire, la perte des droits civils, l’exclusion des professions, la spoliation des biens, l’astreinte aux travaux forcés, les déportations et l’internement dans des camps. Ce système d’avilissement et d’ostracisation a été imposé également aux Juifs de Roumanie qui ont subi le premier massacre gigantesque des années de „nuit et brouillard”. En effet, le début de la guerre contre l’URSS et la participation à ce conflit de la Roumanie aux côtés de l’Allemagne nazie, a eu des conséquences tragiques pour les Juifs de Iasi, victimes d’un pogrom organisé et perpétré dans les journées 28-30 juin 1941, par les autorités locales sur l’ordre du gouvernement de Bucarest et du général Ion Antonescu, et avec la participation des militaires allemands présents dans la ville.